Le poker est-il un sport ?
Le 10/02/2012
En mars 2007, la Russie accrédite le poker comme étant un sport avant de se rétracter en juillet 2009. S’il n’est pas une activité sportive à proprement dire puisqu’il ne demande pas d’effort athlétique, il n’empêche que ce jeu demande des capacités de concentration et de réflexion dignes des plus grands champions sportifs. Alors le poker : sport ou pas sport ?
Un sport, c’est quoi ?
Le sport se définit comme étant une activité compétitive qui demande une formation et des compétences ainsi qu’une hygiène de vie et une diététique irréprochables. Le poker, quant à lui, est un jeu de hasard qui demande certaines de ces compétences mais qui ne nécessite par qu’elles soient toutes réunies pour exceller.
Les WSOP et les WPT, des compétitions de poker
Si l’on fait un comparatif entre le poker et le sport, dans les deux cas ils sont régis par des règles claires et précises et clairement définies. Le sport se regroupe sous forme de fédérations, qui dictent les codes de bonnes conduites d’une discipline. Depuis 2005, le poker a créé l’association du poker mondial. En ce qui concerne les compétions, essence même d’une activité sportive, au sport les Coupes du Monde et championnats quand le poker trouve ses équivalents dans le WSOP de Las Vegas et les WPT, par exemple. Enfin comme dans tous les domaines, le sport trouvent l’équivalent de ses vedettes dans le jeu d’argent ; à l’instar de Phil Hellmuth, Joe Hachem ou Chris Moneymaker.
Le poker, un sport… sans activité physique ?
Si l’on s’en tient à ce bref comparatif, il n’y a finalement peu voire pas de différenciation et le jeu de cartes peut se présenter comme un sport à part entière. Cependant l’élément central du sport est l’élément athlétique. Hors le poker apparaît comme l’antithèse de cette définition puisqu’il s’agit de rester assis des heures durant (parfois pendant 14 heures d’affilées pour une compétition de haute volée). Contrairement à l’activité physique pure, où celui qui gagne est celui qui se sera le mieux entraîné et préparé à l’étape, le côté aléatoire du tirage des cartes donne à chacun sa chance ; et ce quelque soit sa condition physique, son âge, sa masse musculaire.
De plus peu de sports permettent aux femmes de se mesurer à armes égales face aux hommes, ce qui n’est pas le cas du poker.
Pas de contrôle anti-dopage mais une bonne hygiène requise
Néanmoins, il existe au poker des domaines où des abus sont constatés et monnaie courante. Le poker n’est soumis à aucun contrôle anti-dopage : lors d’une partie, on peut être alcoolisé, sous cocaïne, amphétamines,… sans devoir être inquiété par un éventuel contrôle. Ces pratiques sont impensables dans le sport, qui prône une hygiène de vie irréprochable. Mais au poker aussi une bonne condition physique est importante pour tenir le stress et les coups durs lors des longs tournois internationaux.
Un aspect psychologique
Si enfin on s’intéresse aux résultats du jeu d’argent, on se rend compte que n’importe quel inconnu peut du jour au lendemain être sous les lumières des caméras, contrairement aux sportifs traditionnels qui réussissent après des années d’entraînement et de sacrifices. Stéphane Matheu de Winamax, ancien joueur de tennis professionnel et ancien n°1 français espoir, ose aligner le jeu comme étant « un sport au niveau psychologique ». Pour l’ancien champion, il demande une capacité de concentration exceptionnelle et une capacité à gérer son stress identique à celle des sportifs de haut niveau. Comme dans le sport, il faut savoir se remettre en question pour progresser avec la hargne et la volonté de vaincre.
De nombreux anciens sportifs de haut niveau sont aujourd’hui des joueurs reconnus comme Vikash Dhorasoo (photo). Après l’arrêt d’une carrière internationale, ces joueurs sont souvent en manque de sensations fortes et ils s’accordent tous pour dire que ce jeu leur procure de l’adrénaline.