Sachez combien miser à chaque tour d’enchères

Le 05/09/2010

Introduction aux mises

On appelle « betsizing » le fait de littéralement « tailler ses mises », c'est-à-dire choisir la somme que l’on mise à chaque tour d’enchère suivant un certain nombre de paramètre que nous allons vous exposez ici.

Les standards des tailles de mises ne sont pas les mêmes suivant que vous jouiez en cash game ou en tournoi. Cela est principalement du au fait que les tailles des tapis ne sont pas les mêmes en cash game et en tournois. Cet article se destinera donc principalement aux joueurs de cash game mais les conseils seront aussi applicables en début de tournois quand les tapis sont encore profond (50big blinds ou plus).

Sizing préflop

Commençons par le commencement avec la taille de vos mises préflop. On considère dans cette partie que vous avez environ 100big blinds. En cash game, le standard est de relancer plus en début de parole et moins en fin de parole. Cela vient du fait que les mains avec lesquelles vous allez ouvrir sont en moyenne plus fortes en début de parole qu’en fin de parole. De ce fait vous mettez plus d’argent dans le pot avec vos bonnes mains (ce qui est très souvent une excellente idée) et surtout, en relançant moins en fin de parole, vous donnez un moins bon prix à vos adversaires dans les blinds pour vous sur-relancer que pour payer et valorisez donc votre position plutôt que vos mains en fin de parole. Ceci est très bien puisque votre position est souvent excellente alors que les mains que vous ouvrez sont plus médiocres en moyenne que lorsque vous êtes en début de parole.

Concrètement, on ouvre souvent à 4big blinds (4bb) en début de parole, 3 en milieu et entre 2 et 2,5bb en fin de parole. Si des joueurs ont « limpé » avant, vous pouvez rajouter 1à 1,5bb par limper à votre mise.

Si vous sur-relancer, faîtes-le entre 3 et 4 fois à l’ouverture initiale en relançant moins en position et plus hors de position (toujours pour les mêmes raisons). Exemple : quelqu’un relance à 3bb en milieu de parole, si vous sur-relancez, faîtes 10 au bouton et 11 dans les blinds.

Si quelqu’un a payé entre temps, ajoutez pour chaque payeur la taille de la mise. Exemple : quelqu’un ouvre à 4bb en début de parole et deux personnes paient en milieu et fin de parole. Si vous êtes dans les blinds, faîtes 12+4+4=20.

Si vous sur-relancez à nouveau, faîtes-le cette fois à entre 2 et 2,5 fois la mise de votre adversaire. Rappelez-vous aussi que vous ne pouvez pas mettre plus d’1/3 de votre tapis si vous comptez vous couchez sur une sur-relance. Exemple : vous relancez à 3bb au bouton, la small blind vous sur-relance à 11, si vous souhaitez « sur sur-relancer », faîtes-le à 24 et non pas à 36 !

Sizing postflop

Postflop, vos mises doivent être proportionnelles à la taille du pot. Pensez à les nuancer suivant la texture du tableau. Les tableaux sont distinguables sur une échelle progressive qui va de « dry » à « wet ». Un board wet offre de nombreux tirages, comme JT8 avec un tirage couleur (JT8ss) ou « monocolor » (JT8sss) tandis qu’un board dry en possède très peu comme K82 sans tirage couleur (K82r).

De manière générale, misez davantage sur les board wet (entre 2/3 et 1 fois le pot) que sur les board dry (entre 1/3 et 2/3 du pot).

Derniers conseils

Contre des joueurs compétents, ne variez pas vos mises en fonction du fait que vous bluffez ou non car ils pourraient s’en rendre compte et vous exploiter. En revanche, contre des joueurs médiocres, n’hésitez pas à le faire si cela peut être profitable car ils ne s’en rendront (peut-être !) pas compte.

De même, contre des mauvais joueurs qui ne couchent que très peu souvent leurs mains, n’hésitez pas à miser gros avec vos gros jeux. Par exemple si vous avez JJ sur un board J988T, vous pouvez faire un tapis à la River, même pour 3 fois le pot, car il y a de grandes chances qu’il ne couche pas une Dame, voire un 7. En revanche, un bon joueur saura coucher un gros jeu. Contre ce dernier, il vaudra mieux faire une mise de l’ordre du pot si vous aspirez à être payé par moins bien.