La dépendance aux jeux d’argent bientôt contrôlée dans notre cerveau ?
Le 30/09/2010
Une nouvelle étude portée sur le cerveau démontre que le plaisir érotique et le goût de l’argent stimulent des zones différentes du cerveau.
18 volontaires de 23 ans en moyenne
Le cerveau humain serait constitué de zones spécifiques pour chaque récompense ou plaisir de la vie, comme le sexe ou l’argent. C’est ce que propose une nouvelle étude élaborée par une équipe de chercheurs du CNRS qui l’a publié dans « The Journal of Neuroscience » d’hier.
Le cortex orbito-frontal, région située dans la partie antérieure du cerveau, serait constitué de zones distinctes répondant à des plaisirs secondaires ou primaires. Cette équipe de chercheurs du Centre de neuroscience cognitive de Lyon, dirigés par Jean-Claude Dreher, a proposé à 18 personnes volontaires, tous des hommes âgés en moyenne de 23 ans, de se prêter a un jeu consistant à gagner de l’argent ou de voir des images érotiques. Cela tout en enregistrant leur activité cérébrale avec un scanner d’imagerie par résonance magnétique.
Pendant trois quarts d’heure, des stimulis leur étaient projetés (prés de 200 fois de suite), des images érotiques ou des sommes plus ou moins importantes.
Une zone du cerveau pour chaque plaisir
Le plaisir érotique et le goût de l’argent stimulent des zones différentes du cerveau. En effet, il a été démontré que les images érotiques activent une zone plus ancienne sur l’échelle de l’évolution. Les gains d’argent, une zone qui elle est apparue plus récemment. Ces résultats démontrent une dissociation entre deux types de récompenses au niveau cérébral, ce qui permettrait de mieux comprendre à l’avenir, la dépendance aux jeux d’argent.
Les images érotiques activeraient la partie postérieure de cette zone, plus ancienne. Les gains d’argent, quant à eux, activeraient la partie antérieure du même cortex, plus récente. Le sexe serait donc une récompense primaire, comme la nourriture, la boisson ou avoir un toit, c'est-à-dire qu’il correspond aux besoins vitaux communs à toutes les espèces vivantes. L’argent, lui, serait qu’une récompense dite secondaire, car l’argent n’est pas une valeur innée mais une valeur qui s’apprend.
Des travaux utiles
On savait que les jeux d’argent provoquaient de drôles de réactions dans notre cerveau. Mais ces derniers résultats sont très importants car, pour la première fois, ils démontrent une dissociation entre deux types de récompense au niveau cérébral et suggèrent qu’il existerait des zones distinctes pour les différentes récompenses.
Ces travaux sont aussi utiles car ils permettent de mieux comprendre certaines maladies psychiatriques comme l’addiction aux jeux en ligne par exemple.