Les 3 raisons pour miser (to bet) et relancer (to raise) au poker

Le 22/09/2010

Deux principales raisons

Si vous étudiez le jeu suffisamment, vous deviendrez petit à petit capable de répondre clairement à des questions de ce type de façon claire et précise. C’est une des raisons qui fera de vous un joueur gagnant et vous aidera à grimper les échelons petit à petit dans votre ascension « pokeristique ». Nous allons tout d’abord vous exposer les uniques raisons qui peuvent justifier une mise (bet en anglais) ou une relance (raise) au poker : ce sont la valorisation et le bluff.

Valoriser consiste à faire payer un adversaire avec une main moins bonne que la notre tandis que bluffer consiste à faire passer à l’adversaire une main meilleure que la notre.

Supposons que vous relancez au bouton avec 88 en cash game et la big blind paye. Le flop vient Q82 avec un tirage couleur et vous misez. Vous pouvez décemment espérer vous faire payer par une dame (KQ, QJ ou QT par exemple) ou un tirage couleur (KJ assortis - noté KJs- ou JTs). La seule main qui vous bat est un brelan de dame avec QQ, et il est évident que votre adversaire, si c’est ce qu’il détient, ne va pas coucher le jeu max. C’est donc bien une mise de valorisation et non pas pour bluff.

Conjecturons maintenant que vous relanciez avec JTs en étant premier de parole en cash game et que le bouton paye. Le flop vient A92 sans tirage couleur. En misant, vous pouvez espérer faire passer des petites paires allant de 33 à 88 ou bien des mains comme KQ ou QJ et ne vous ferez très probablement pas payé par une main moins forte que la forte. C’est donc une mise pour bluff et non de valorisation cette fois-ci.

Imaginons que dans un 3ème cas de figure vous relanciez avec KK au bouton et soyez payé par la big blind qui check sur un flop A72 sans tirage couleur. Si vous misez, il est peu probable qu’il paye avec une moins bonne main car vous représenterez trop de force pour qu’il continue avec une main comme 87 ou 99. De plus, il ne couchera sûrement pas une paire d’As comme AJ ou AT ou mieux comme un brelan avec 77-22. Une mise ne serait donc ni pour valoriser notre main ni pour bluffer au poker et par conséquent c’est un cas de figure dans lequel checker est une meilleure idée que miser.

Une troisième raison ?

Il existe une 3ème raison plus complexe appelée la « capitalisation de l’argent mort ». Supposons cette fois que vous relanciez avec KQ au bouton et que vous soyez payé par la big blind qui est un joueur débutant (capable de payer avec n’importe quelle main). Il check sur un flop A83 sans tirage couleur. Vous ne pouvez pas miser pour valoriser votre main et vous ne pensez pas qu’il couche une paire donc ne ferez pas coucher une meilleure main. Cependant, miser reste une bonne idée car :

• votre main n’est pas assez forte pour payer une mise au tournant en espérant avoir incité un bluff de sa part avec votre check au flop ;
• votre adversaire possède une grande majorité de mains qui n’ont pas touché de paire au flop (souvenez vous qu’il a 1 chance sur 3 de touchez une paire au flop) comme JT, et qui cependant ont encore une chance non négligeable de gagner le pot avec 6 outs (25% environ).

De cette manière, vous estimez que le nombre de fois où votre adversaire couche une main qui avait encore une chance sur quatre de gagner le pot si vous étiez allé à l’abattage est assez important pour que miser soit une meilleure idée que de « checker ».

A noter que cette 3ème raison vient aussi très souvent en complément d’une des deux premières et n’est que très rarement la raison principale qui justifiera une mise de votre part.

Pour finir, souvenez-vous qu’aux petites limites, la valorisation doit être la raison la plus fréquente car les gens paient plus souvent avec des mains faibles et couchent rarement des mains fortes ou moyennes. En revanche, plus vous monterez en enjeux et plus les gens seront compétents et ne vous paieront pas souvent. C’est à ces limites que bluffer vous sera profitable et donc une arme de choix.