Comment jouer les tirages ?
Le 24/10/2009
Les plus belles combinaisons sont les plus rares et souvent les plus difficiles à obtenir : il faut que différents facteurs soient cumulés pour avoir les cinq cartes qui les constituent. Comment résister aux vagues de relances quand le jeu n'est pas fait ? Quelle technique doit-on adopter ? Quelle sera la stratégie gagnante suivant le contexte ?
Un flop encourageant
Une suite ou une couleur se dessine grâce au flop, c'est-à-dire que vous avez deux cartes connectées en main (Valet-Dame) ou deux cartes de même couleur (deux Coeur) et que le flop vous offre ce que vous attendiez : une suite bien engagée (deux cartes supplémentaires, As et 10 par exemple) ou une couleur en vue (deux autres Coeur).
Evidemment, tout cela s'annonce profitable pour vous mais rien n'est encore joué : même si un jeu quasi-imbattable se dessine, vous n'avez pour le moment que quatre cartes qui ne vous garantissent aucun gain et pire, qui vous place très probablement dans les mains les moins lucratives de la table (si ce n'est pas la moins lucrative tout court).
La première chose importante à ce moment-là de la partie est de rester serein : ne vous laissez pas griser par un sentiment de gain assuré, gardez la tête froide et mesurez votre potentiel. Ne soyez pas non plus défaitiste, une suite ou une couleur flopée est un cas rarissime !
Le deuxième chose sera de ne pas se laisser influencer. Vous pourrez vous faire embarquer dans des relances faramineuses qui ne feront qu'épuiser votre tapis alors que vous n'êtes absolument pas sûr de gagner. Le conseil reste le même : restez calme.
Un contexte déterminant
Il y a diverses manières de jouer un tirage et cela dépend en grande partie du contexte dans lequel vous vous trouvez. Divers aspects sont donc à prendre en compte car les techniques ne sont pas communes à toutes les parties. Posez-vous les bonnes questions, donc.
Ayez un regard objectif sur la situation, analysez la hauteur de votre tapis (ne souffrerait-il pas trop de cette main si je ne touche pas ma cinquième carte ?) ainsi que les tapis adverses (ont-il intérêt à relancer fortement ? Iront-ils jusqu'à all-in ?) et tenez comte de votre position à la table. En étant premier de parole, vous vous trouvez dans une posture délicate car reposera sur vous l'effet boule de neige, en effet, si vous décidez de relancer pour éliminer les moins audacieux ou ceux qui n'ont rien touché vous pouvez tombé face à un ou plusieurs joueurs qui sur-relanceront, quelle qu'en soit la raison. Si, au contraire, vous décidez de checker, les autres joueurs penseront certainement que vous êtes en état de faiblesse (et d'une certaine manière, ils n'auront pas tout à fait tort) et ils risquent d'en profiter largement pour vous évincer en faisant des relances élevées. Ainsi, pour éviter de se faire embarquer, le mieux serait de choisir vous-même la somme que vous êtes prêt à mettre dans cette main. Vous faîtes votre relance et vous continuez à analyser vos adversaires face à cette nouvelle difficulté pour eux : vous suivront-ils facilement ? Vont-ils sur-relancer ? Se coucher ?
Si vous êtes dernier (ou dans les derniers) de parole, la situation est certainement moins délicate, vous n'aurez qu'à évaluer le nombre de joueur encore en lice et leurs éventuelles raisons à se maintenir dans la partie. Les questions que vous vous êtes posé au moment où le flop est tombé sont les mêmes maintenant : leur tapis est-il conséquent ? Qu'est-ce qui, sur le flop, pourrait s'avérer intéressant pour eux ? Le jeu qui se dessine pour moi, ne se dessine-t-il pas aussi pour un autre ? Dans ce cas-là, mon kicker est-il haut ?
Si la migraine se déclenche c'est que vous avez suffisamment réfléchi à la situation et c'est bon signe. Encore une fois, le poker est un jeu complexe qui nécessite beaucoup de réflexion et les actes ne doivent jamais être le fruit d'une spontanéité mal placée.
La turn, moment décisif
Que votre tentative de relance ait porté ses fruits ou que vous ayez suivi vos adversaires, vous êtes mainentant dans l'attente et la turn s'annonce à présent comme une carte décisive. Le moment fatidique est arrivé et c'est le hasard des cartes qui déterminera vos chances de gain.
Considérons que vous ne touchiez pas cette ultime carte : c'est bien dommage, vous avez perdu des jetons et vous êtes énervé...alors stoppez la déferlante et couchez-vous. N'allez pas jusqu'à la fin d'une main si vous n'avez rien. Cela peut paraître très simpliste mais il faut quand même savoir qu'un bon nombre de joueurs (soit parce qu'ils sont débutants, soit parce qu'ils sont particulièrement têtus) vont se jeter dans la gueule du loup. Vous avez joué, vous avez perdu, c'est comme ça. Les jetons misés ne sont plus à vous alors inutile de vouloir continuer en se disant qu'en rajoutant « un peu » vous pourrez assister à l'abattage parce que d'une, vous devrez montrer que vous étiez dans l'attente d'une carte et cela donnera des indications à vos adversaires quant à votre manière de jouer quand vous n'avez rien de concret et de deux, ils vous jugeront en voyant que vous vous êtes entêté à tort et ainsi, ils sauront comment vous appâter dans les prochaines mains.
Si nous envisageons, par-contre, que vous avez touché votre carte et que la combinaison escomptée est complète, alors, lancez-vous ! Les plus prudents diront que rien n'est jamais gagné et que d'autres peuvent avoir un jeu supérieur, ils n'auront pas tout à fait tort. Mais sachez que le poker n'est pas systématiquement composé de mains admirables. Les suites ou les couleurs constituent les plus beaux jeux. Il vaut mieux prendre des risques sur une belle combinaison que sur des parties plus délicates où le tapis offrent de multiples possibilités.
Fiez-vous aux statistiques et à votre instinct. Restez tout de même vigilant sur les comportements adverses et examinez leurs tapis. Examinez-le bien, car il y a de fortes chances qu'il devienne vôtre !
Suivant le nombre de joueurs encore dans la partie, choisissez entre une relance moyenne qui sera certainement payée facilement et par tous ou une grosse relance qui risque d'en effrayer quelques uns mais qui attisera la curiosité des moins réfléchis et encouragera ceux qui ont un beau jeu (bien sûr, moins bon que le vôtre !). Cette décision reste personnelle, elle dépend de vos habitudes de jeu et de votre volonté dans la prise de risque. N'oubliez pas qu'une technique ne s'improvise pas en cours de partie, restez fidèle à vous-même.
Ainsi, nous avons vu que jouer les tirages au poker n'est pas si simple. Les circonstances jouent peut-être plus que vous dans ce genre de situation. Il faut tout de même apprendre à jouer avec et à les contrôler le plus possible. Enfin et surtout, ne vous entêtez pas dans une partie qui ne vous apportera rien si ce n'est une perte considérable de jetons !