Les facteurs de profitabilité au poker

Les facteurs de profitabilité au poker

Le 22/07/2010

Cet article vous explique les quelques facteurs de bases à prendre en compte pour savoir si vous devez jouer un coup ou pas.

Introduction

Une des premières questions que vous vous posez au début de chaque tour d’enchère est la suivante : « Dois-je jouer cette main ? ». Dans votre approche analytique du poker, vous savez maintenant que toute réponse se justifie et que plus vous disposez d’éléments de justification lors d’une décision, plus il y a de chance pour que vous fassiez un choix éclairé qui vous rapporte de l’argent sur le long terme. Les facteurs qui vont vous être présentés ici constituent une base, même si on pourra sûrement en rajouter d’autre au fur et à mesure qu’on acquiert de l’expérience.

Facteurs et importance

Avant de connaitre ces facteurs, il vous faut savoir que ceux-ci ne sont pas d’importance égale. Nous allons donc vous les présenter du moins important au plus important, puisque cet ordre correspond paradoxalement aussi à celui de facilité d’évaluation de chacun de ces facteurs de profitabilité.

1) Vos cartes

C’est surement le premier qui vient à l’esprit de tous les joueurs débutants bien que cela soit le moins important. Cela peut vous paraitre surprenant si vous débutez mais au poker vos cartes seront de moins en moins importantes au fur et à mesure que vous progresserez. Evidemment, malgré qu’il soit le moins important, cet avantage peut être prépondérant sur les autres dans certains cas. Imaginons que vous ayez AA ou KK en premier de parole à une table pleine de joueurs tous largement meilleurs que vous. Votre avantage en cartes justifie à lui seul le fait de jouer ce coup, malgré que les autres conditions soient les pires possibles.

2) La position

C’est le second facteur et si vous commencez à être familier avec le monde du jeu, vous avez surement déjà entendu de l’importance de la position au poker. Concrètement, cela signifie que vous ne pouvez pas jouer autant de mains profitablement en étant premier de parole qu’en étant au bouton. C’est parce que lorsqu’on a la position, tout devient plus facile au poker. Il est plus facile de bluffer, de valoriser notre main, de tendre des pièges, de lire notre adversaire, etc.

Souvenez-vous que vous pourrez très souvent ouvrir de façon profitable avec une range de mains plus large au bouton qu’en étant premier de parole. Par exemple, une main comme A9 sera rarement assez bonne pour ouvrir premier de parole dans une partie de cash game alors qu’il sera souvent profitable de l’ouvrir si vous vous situez au bouton.

3) La compétence

Il est assez évident que si vous êtes un meilleur joueur que votre adversaire, il est pour vous profitable de jouer contre lui. Le problème de ce facteur est qu’il fait appel à un jugement bien subjectif et que souvent l’égo (relativement démesuré) des joueurs de poker leur fait penser qu’ils sont les meilleurs à la table et ce de façon significative. C’est donc le plus important mais aussi le plus dangereux car une erreur de jugement sur l’avantage que vous avez par rapport à chacun de vos adversaires peut vite vous amenez à jouer des coups qui ne sont pas profitables pour vous.

Pour illustrer l’importance prédominante de ce facteur, prenons deux exemples. Vous êtes à une table de cash game de 6 joueurs et avez 3 très bons joueurs à votre gauche et 2 joueurs extrêmement médiocres à votre droite. Dans le premier cas vous avez J7 en étant premier de parole et dans le second A7 au bouton. Si on considère les deux premiers facteurs présentés, vous avez une meilleure main ainsi qu’une meilleure position dans le deuxième cas qui serait à priori le plus profitable. Il n’en est rien ! Vos cibles à la table sont les joueurs médiocres sur qui vous avez un avantage en termes de compétences. Vous avez une main très bancale, cependant vous vous donner une chance de jouer un pot en position contres les blinds qui sont les joueurs médiocres. De plus, votre relance en étant premier de parole sera très souvent respectée par les joueurs à votre gauche. Au final, cela vaut donc la peine de prendre le risque de jouer un pot hors de position contre l’un d’entre eux pour aller essayer de jouer en position contre un, voire les deux joueurs médiocres. Pour la seconde situation, votre position a beau être la meilleure possible et votre main meilleure que la première, les deux joueurs dans les blinds sont compétents et ne vous laisseront surement pas les voler sans se battre. Si ces joueurs sont meilleurs que vous, vous avez donc tout intérêt à vous coucher au lieu de relancer.

Conseils et conclusion

Gardez bien à l’esprit que plus les tapis sont profonds, plus la différence d’importance entre ces facteurs de profitabilité best notable et inversement. Il est même important de remarquer que l’avantage en cartes devient le plus important une fois un seuil critique dépassé (environ 30 Big blind de profondeur). Aussi, si vous débutez, n’oubliez pas que vous n’êtes sûrement pas encore à même d’évaluer justement votre avantage de compétences sur les autres joueurs à la table. Il est par défaut plus prudent de vous concentrer sur les deux premiers facteurs cités.