L'addiction au poker
Le 01/10/2009 | 2 commentaires
La dépendance au jeu d’argent, appelée « jeu pathologique » toucherait, selon les dernières études, 1 à 3% des individus
Au poker, ce problème est particulièrement présent, aussi bien dans les casinos terrestres que virtuels. Semblable par ses effets sur les joueurs mais distincte de par son mécanisme, l’addiction au poker et une dépendance au jeu à traiter avec précaution.
Une dépendance différente de celle des autres jeux
En effet, ce qui différencie principalement le poker des autres jeux est le fait que les joueurs s’opposent les uns aux autres (et ne jouent donc pas contre le casino). La dépendance aux casinos est donc semblable par certains aspects, mais comporte des différences.
Le poker contient certes une part de chance, mais l’élément moteur est avant tout le facteur humain et la psychologie du jeu. Chaque partie jouée est donc différente, en fonction des cartes données et des adversaires. La stratégie est une part importante du jeu et le bluff est un outil à utiliser avec précaution.
Mais, comme toute addiction au jeu d’argent, c’est la dépendance au poker qui va provoquer des difficultés dans la vie privée et professionnelle du joueur. Le jeu occupe progressivement tous les pans de la vie du joueur. Ce dernier a besoin de jouer plus souvent et plus d’argent afin de se sentir griser.
L’addiction au poker en ligne
Le poker en casino ou en table réelle est aussi différent du poker en ligne (dans les casinos en ligne). A une table de jeu, les joueurs s’observent et sont témoins de leurs pertes réciproques. Il est alors question de mise mais aussi d’honneur, de réputation. Les décisions sont souvent prises avec plus de réflexion et de recul, à la différence du jeu en ligne où personne n’est réellement présent pour « juger » le joueur.
Internet a aussi immiscé le jeu partout depuis que le début de la pokermania. Des tables sont tout le temps disponibles. Parier se résume à un clic, et on peut jouer de n’importe quel endroit. Les joueurs peuvent aussi participer à des dizaines de parties en même temps et deviennent rapidement accros à ces parties multiples pour le flot d’adrénaline qu’elles procurent.
Dépendance et dépression
Les associations d’aide aux joueurs ont dressé le « portrait-robot » d’un joueur de poker pathologique. Age de 18 à 55 ans, la personne dépendante est la plupart du temps un homme habitant près des zones de jeu. On note aussi une corrélation entre la dépendance au poker et la dépendance à l’alcool, surtout concernant le poker en ligne.
Enfin, la plupart des joueurs pathologiques tombent dans la dépression. Cette dernière n’est pas en corrélation directe avec les pertes des joueurs et peut survenir chez des sujets dont les ressources ne sont pas mises en cause par leur mise. C’est donc un trouble sérieux à diagnostiquer pour aider au mieux les joueurs dépendants à se sortir de la spirale du jeu (Adictel).
L’addiction au poker chez les joueurs professionnels
Les joueurs professionnels, et même les plus grands joueurs du monde, peuvent aussi connaître des problèmes de dépendance au jeu. En effet, malgré leur apparent détachement, pour nombreux joueurs le jeu devient « pathologique » c'est-à-dire lorsqu'il génère plus de difficultés que de divertissement.
De plus, la starification des grands joueurs joue aussi un rôle dans l’amplification de ce phénomène. De nombreux joueurs amateurs souhaitent aujourd'hui être connus, et pour cela, ils n’hésitent pas à miser gros. De même, chez les joueurs déjà professionnels, la pression médiatique peut aussi mener à des comportements déviants.
C’est donc pour faire face à ce problème de dépendance que des associations se sont formées, dans les grandes villes mais aussi sur internet. Le site internet Adictel permet ainsi de discuter avec des joueurs dans la même situation ou de contacter facilement un psychologue.