Facebook : bientôt la pub pour les jeux d'argent et les paris sportifs ?
Le 22/04/2010
Fin 2009, Facebook annonçait sa décision d’interdire la publicité pour les jeux d’argent en ligne, tout en proposant des jeux de ce type à travers certaines applications. Depuis quelques temps, le réseau social et quelques opérateurs de jeux communautaires font leur petit bonhomme chemin en toute discrétion. L’interdiction va-telle durer ?
Les jeux online et les réseaux sociaux : début d’une grande histoire
Saviez-vous que derrière des applications Facebook telles que « Farmville », « Happy Pets » ou encore « Mafia Wars », pour ne citer qu’elles, se cachent plusieurs sociétés, américaines pour la plupart, du nom de Zynga, Crowdstar, Playfish, Playdom… ? En effet, le nouveau marché alliant jeux vidéo et réseaux sociaux est en plein essor, il a même trouvé un nom : le « social gaming ». Il pèserait déjà près de 1,3 milliard de dollars dans le monde en 2010, à l’exclusion du marché chinois, et pourrait presque doubler tous les ans pendant trois ans. Autant dire donc que le marché est très porteur, surtout qu’il permet de toucher une cible extrêmement large pour des coûts réduits. Ces jeux ne sont pas considérés comme « jeux d’argent » même si la dépense devient indispensable à un certain niveau de jeu, pour acheter des biens virtuels, etc. Certains éditeurs donc, diversifient les moyens de paiement afin d’éviter un maximum d’obstacle à la dépense.
En plus du paiement classique par carte bancaire ou encore du micropaiement par SMS, pratique pour une population jeune, ils réfléchiraient à un système de cartes prépayées ou même à un système unifié de monnaie virtuelle dont Facebook prélèverait une commission. En effet, si le réseau social ne peut que se réjouir de cet engouement pour ces jeux qui augmente le temps moyen passé sur le site, il veut aussi sa part du gâteau.
Un double discours à double tranchant
Facebook propose déjà à ses utilisateurs de plus de 13 ans de jouer au poker en ligne, avec de la vraie monnaie transformée ensuite en monnaie virtuelle. Mais en regardant de plus près l’actualité de ces derniers mois, on observe que le milieu semble en pleine évolution. En effet, le réseau social a annoncé, au mois de février dernier, un partenariat stratégique avec PayPal, officiellement pour rendre les paiements par PayPal disponibles pour les annonceurs publicitaires. Cependant, ce partenariat permet à PayPal de devenir, sur Facebook, une option de paiement des crédits comme les autres. Le responsable des opérations de paiement de Facebook, Dan Levy, le confirme : « Nous souhaitons offrir aux utilisateurs de Facebook du monde entier un moyen de paiement rapide et sécurisé, également disponible pour les annonceurs et les développeurs [...]. Notre partenariat avec PayPal, leader mondial des paiements en ligne, concrétise cette volonté ».
Zynga, le premier opérateur mondial de « social gaming » en terme d’utilisateurs et éditeur de jeux pour Facebook, a levé, en décembre dernier pas moins de 180 millions de dollars, ce qui porte le total de l’année 2009 à 209 millions de dollars. Preuve, donc, s’il en fallait une de plus, que le marché semble décidé à s’ouvrir davantage au brassage d’argent en ligne. Une mutation tout en douceur pour le plus grand réseau social au monde, qui avait décidé d’être ferme envers les jeux d’argent en ligne. Qu’il s’agisse du poker, de casinos, de paris sportifs ou même de bingo, toutes les publicités y sont désormais interdites depuis la fin de l’année dernière. Cependant, au regard des mouvements qui animent la toile en ce moment, on peut se demander si cette décision va perdurer. Facebook semble sur la bonne voie pour investir davantage dans des applications comme « Zynga Poker », consacrée au Texas Hold’em.
Mais alors comment envisager de développer ces jeux sans autorisations d’en faire la publicité sur son propre site ? Et surtout, quelle sera la réaction des autres opérateurs de jeux online s’ils sont mis au banc de ce réseau utilisé par des milliers d’internautes ? Une double casquette pour Facebook qui risquerait d’y laisser des plumes.