Gus Hansen se remet en question, c’est aussi ça un champion

Le 18/12/2009

Gus Hansen s’accorde un break

Si les fans du charismatique joueur « The Great Dane » peuvent être déçus de le voir s’éloigner du tapis pour une durée indéterminée, cela doit aussi renforcer l’image de marque du phénomène. Car quand l’un des joueurs européens les plus connus fait un break, c’est un exemple à suivre. S’entêter est surement la pire des solutions lorsque l’on est dans une mauvaise passe. Il faut dire que l’année 2009 restera celle des pertes pour Hansen qui a perdu beaucoup d’argent.

Le champion va se remettre en questions pour, on l’espère, revenir plus fort. Il explique dans l’interview : « A l’image des gens qui étudient pour leurs examens de fin d’année, je vais à mon tour me rassoir sur les bancs d’école et analyser mon jeu dans la perspective de 2010. Ai-je tilté trop souvent ? Mon jeu est-il trop stéréotypé ? Les autres joueurs sont-ils devenus des Batman, Spiderman ou Superman du poker? Ou bien jouent-ils tout simplement mieux que moi ? ».

Joueur de backgammon à la base, Gus Hansen est l’une des légendes d’une génération qui est finalement la seule que les Français auront connue. Une génération qui fait rêver les joueurs et  a contribué à porter en France cet engouement formidable pour le poker. Auparavant, seuls les plus passionnés connaissaient ces joueurs dont font partie Daniel Negreanu, Phil Evey, etc…

Le poker n’est pas une science exacte

Pour réussir, une préparation physique est nécessaire avec les tournois de poker importants. Le rythme est difficile à tenir avec les décalages horaires qui diffèrent entre les pays où les tournois ont lieu. Un besoin d’oxygénation et de repos est aussi important avant une forte période de tensions morales. Un joueur professionnel est humain et il est difficile d’être toujours à son meilleur niveau.

De plus en plus d’adeptes amateurs viennent aussi défier les joueurs professionnels qui n’ont plus le même rayonnement qu’avant, sur internet et en réel. D’ailleurs, en jouant sur Full Tilt Poker, Gus Hansen a peut-être pris des « mauvaises habitudes ». Le poker en ligne et celui en réel diffèrent.

Ses quatre World Poker Tour dans la poche, Gus les doit aussi à un style de jeu très agressif, entraînant des prises de risques considérables. On se souvient de ce mémorable « great call » qu’il a accomplit dans un WPT avec 10-17 dépareillés face au à 9-5 dépareillés d’un Danny all-in et abasourdi. « Cela fait partie des coups qui construisent une légende » commentera alors Patrick Bruel. Mais la médiatisation de son jeu est-elle trop forte, comme d’ailleurs celle de tous les joueurs de poker pros ? Gus Hansen TV, qui le suit lors de ses parties de cash game ou bien dans les tournois, a peut-être permis à ses adversaires de connaître trop bien le champion. D’où l’évocation d’un jeu trop stéréotypé dans l’entretien au journal danois.

Photo GusHansenPoker.com