Notre télé aime la publicité pour les paris sportifs et le poker
Le 23/07/2010
La légalisation de (certains) jeux d’argent en ligne fait les beaux jours des publicitaires et groupes de média, en particulier la télévision.
PMU, premier sur la pub
Pour Reuters, l'ouverture est « la bonne affaire de l'année pour les groupes de médias, en particulier les télévisions ». L’agence de presse indique qu’entre le 8 juin, date de l’ouverture des sites en « .fr », et le 11 juillet, finale de la Coupe du monde, les opérateurs de jeux d’argent en ligne ont dépensé plus de 40 millions d’euros en publicité. Hors internet, les opérateurs ont misé en priorité sur les spots télés à 65% du budget total puis dans la presse à près de 24% et enfin la radio à 8%.
Dans la course à la réclame, ce sont les gros opérateurs avec une longue expérience dans le domaine des jeux qui arrivent en tête. Le plus gros investisseur est le PMU qui, a lui seul, a trusté un tiers des budgets publicitaires avec plus de 13 millions d’euros, avec notamment PMU pour les paris sportifs, sa nouvelle force. Suivi de loin par l’autrichien Bwin à 8 millions d’euros ainsi que la Française des jeux et ses 6,7 millions, suivi par Betclic qui tient la corde avec près de 5 millions d’euros. Les petits nouveaux ont assuré une campagne pub à hauteur de leurs moyens. La filiale de TF1 EurosportBET avec 3 millions de budget, puis suit SAjOO, l’alliance Amaury-Bwin.
Quant à Winamax dont Patrick Bruel est actionnaire, il arrive en queue de classement avec 1,6 million d’euros. Cela dit, la libéralisation du poker sur internet s’est opérée après celle des bookmakers, qui ont profité du Mondial de football pour dépenser des moyens considérables. Des chiffres plus parlants concernant les sites de poker viendront compléter ceux ci-dessus dans quelques semaines.
La pub post Coupe du monde
Les nouveaux opérateurs ont peu de chance de se faire une place dans un paysage média fleuri par les grosses pointures déjà présentes à l’étranger. Rien que dans les 6 premiers jours de l’ouverture, les plus gros opérateurs se sont partagés un total de 192 spots TV, 51 insertions dans la presse et 22 spots radio. Pour Meryem Amri, chargée d'études médias chez GroupM, « les groupes médias n'avaient pas forcément les ressources pour se lancer en tant qu'opérateur. S'appuyer sur des opérateurs existants, c'était le bon pari. Il reste à voir si maintenant que la Coupe du monde est finie, il va y avoir une continuité dans les investissements des opérateurs maintenant qu'ils se sont fait connaître ».
En réponse à ces questions, le PMU se veut rassurant et compte bien communiquer sur les grands évènements sportifs. Cyrille Giraudat, son directeur marketing explique leurs ambitions en annonçant que le groupe « avait l'intention d'investir fortement au début pour faire savoir que le PMU, ce n'est plus seulement du pari hippique, mais aussi du pari sportif. Ce n'était pas juste une grosse vague de lancement ».
Les opérateurs auraient tort de se priver d’un investissement aussi précieux. Les spots télés offrent tous les avantages d’un média populaire et large public. Le « PAF » offre la possibilité de s’adresser au plus grand nombre et surtout à toutes les catégories de Français. Les places en or restent la mi-temps des matchs de football. On se souvient tous des spots ultra efficaces de Bwin pendant le Mondial. A l’écran, un parieur hésitait sur les résultats du match en cours avec le vrai score de la rencontre en temps réel. Un coup de génie publicitaire.