Corse Poker Series : les gendarmes ont interrompu le tournoi
Le 14/09/2011
Du 7 au 11 septembre avait lieu, sur l’île de beauté, un événement original destiné à mélanger les vacances et le poker. Un concept qui aurait fait le bonheur de nombreux passionnés de poker si la gendarmerie n’était pas intervenu pour arrêter les tournois pourtant légaux. Retour sur une affaire qui ne redorera pas le blason de la gendarmerie nationale.
Un concept séduisant
Les Corse Poker Series sont un événement organisé au Sagone Resort près de Sagone en Corse du Sud. Les participants payaient un forfait de 469 euros pour profiter des activités touristiques, de détente et surtout de trois tournois de poker rigoureusement organisés et gratuits dotés d’un prizepool total de 5.000 euros. Pas moins de 47 participants s’étaient donné rendez-vous pour une joyeuse fête mêlant convivialité et poker.
Une série de satellites de qualification était d’ailleurs prévue en amont, depuis le mois de juin, sur le site d’ACF Poker pour gagner le pack de 469 euros et participer au séjour détente et poker. L’événement était donc préparé de longue date par des passionnés de poker et même un organisateur de tournois internationaux de bridge, donc une personne ayant acquis une certaine légitimité quant à l’organisation de tournois.
Une fête qui tourne court
Telle n’a pas été la surprise des joueurs quand, 1h30 après le début du premier tournoi, la gendarmerie est intervenue en force pour interdire le tournoi. Les Corse Poker Series ont donc continué mais sans poker, la déception des joueurs était palpable d’autant plus que 2 consultants engagés pour l’aspect légal des tournois, Nicolas Bouis et Didier Muscat, ont été entendus pendant plus de 5 heures, et tout le matériel a été saisi.
Une histoire rocambolesque qui atteint son paroxysme. Le premier éliminé du tournoi n’était autre qu’un gendarme. A croire qu’il a appelé ses petits copains mais qu’ils n’ont pas compris le message. D’après les organisateurs ce n’est pas moins de « 40 gendarmes, la brigade financière, le Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie, l’identité criminelle, de nombreux gradés, des réservistes, des hommes avec gilets pare-balles et bien armés » qui sont intervenus, un effectif conséquent pour une simple annulation d’événement sans motifs visibles.
Les auditions n’ont rien donné puisque les organisateurs étaient en règle, aucune mise en examen n’a été effectuée et les gendarmes ne communiquent plus. Ils doivent se dire qu’ils ont fait la une bien belle bourde mais ne veulent pas se l’entendre dire.
Le tournoi lui, n’a pas repris, au grand dam des joueurs qui étaient venus profiter des activités mais surtout du poker.