La libéralisation du poker en ligne se fera après les paris sportifs

Le 05/06/2010 | 1 commentaire

Le ministère du Budget vient de confirmer le report d’un mois de l’ouverture à la concurrence du marché français du poker en ligne. A l’origine de ce rebondissement, une obstruction de Malte qui considère la loi contraire aux directives européennes.

Légalisation du poker en ligne reportée fin juin

La semaine prochaine, l’ARJEL délivrera les premières licences permettant aux opérateurs de jeux en ligne d’œuvrer légalement en France. Cependant, le ministère du Budget a officiellement confirmé à l’AFP l’information de Challenges.fr selon laquelle l’ouverture du marché du poker en ligne serait repoussée d’un mois, là où les paris sportifs et hippiques pourront commencer le 9 juin. « On ne pourra pas publier le décret d'application avant le 28 juin », a expliqué Bercy. En cause, une obstruction au niveau européen. « Les Etats membres [de l'UE] avaient trois mois pour faire leurs observations et Malte a choisi de les faire le 27 mai. La France a maintenant un mois pour y répondre, mais ne pourra pas publier son décret avant ».

Concrètement, les amateurs devront patienter encore un mois mais l’Autorité de Régulation pourra néanmoins accorder des agréments sur le poker le 8 juin, comme prévu. Ces agréments ne seront cependant pas valables avant la publication du fameux décret d’application.

Malte craint de perdre son marché

Malte a donc malicieusement attendu le dernier moment, c'est-à-dire le 27 mai à 23h, pour émettre des remarques au sujet du projet français et ainsi le ralentir. En effet, hébergeant de nombreux sites de poker, l’île voit d’un très mauvais œil cette ouverture des paris en ligne et notamment du populaire jeu de cartes. Elle craint de perdre son marché et reproche à la France d’obliger ses joueurs à s’inscrire au préalable auprès d’opérateurs agréés. Une disposition qui, selon elle, est contraire aux traités européens et à la libre circulation des biens et des personnes au sein de l’Union.

Le gouvernement, qui doit maintenant répondre de ses griefs à Bruxelles, reste confiant. Selon Bercy, « Il n'y a aucun problème sur le fond. Il s'agit simplement d'un problème de procédure européenne ».

Rester dans l’illégalité pour un mois seulement ?

Rester dans l’illégalité pour un mois supplémentaire ? Ou tout arrêter et attendre la publication des décrets ? Voilà les questions que se posent dorénavant un certain nombre d’opérateurs, tels que Bwin ou Unibet (le site Betclic Poker ayant décidé de retirer ses publicités en ligne pour un mois environ), que cette situation met dans l’embarras le plus total. Ils proposaient déjà du poker en ligne de manière illégale et comptaient légaliser leur situation mardi prochain avec l’obtention des agréments. Or, s’ils ne risqueront pas d’être inquiétés au sujet des paris sportifs, il en est autrement du poker qui sera encore illégal pendant un mois.

Un opérateur inquiet a d’ailleurs déjà réagit, expliquant son désarroi : « Nous n'allons pas fermer pour autant notre site de poker pour un mois, sans quoi nous perdrons toute notre base de joueurs ». Pourtant, François Baroin a été formel, il attaquera les sites illégaux dès le premier jour d’ouverture du marché. Reste à savoir s’il prendra en compte, ou pas, la tournure nouvelle qu’ont pris les événements.

---