« L’Amigo » remplace le « Rapido » de la FDJ
Le 04/10/2010 | 6 commentaires
Le Rapido était le premier des jeux de la FDJ avec 3 millions de fidèles. Pourtant, depuis quelques années, son chiffre d’affaires a baissé de 30%. Aujourd’hui, la FDJ lance l’Amigo pour remplacer le Rapido.
Le Rapido trop vieux… et trop addictif
La Française des Jeux a décidé d’abandonner le Rapido pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il a été lancé en 1998, ce qui commençait à dater, un besoin de renouveau. Ensuite, il est important de souligner que le Rapido a été accusé d’être l’un des jeux d'argent les plus additifs du marché.
Son chiffre d’affaires, malgré ses nombreux fidèles, a chuté de 30% ces 3 dernières années, entre 2007 et 2010. L’interdiction de fumer à l’intérieur des bars a également beaucoup affaibli ce jeu, comme cela a été le cas pour les casinos en dur.
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Bienvenue à l’Amigo : un tirage toute les 5 minutes
C’est aujourd’hui qu’il sera remplacé par l’Amigo dans 21 départements. Cette phase test permettra, pendant un an, de proposer dans 2 000 cafés de 21 départements, ce nouveau jeu de tirage avec une mise de base de 2 €. Le nombre de tirage quotidien sera à partir de ce jour divisé par 2.
La FDJ espère, avec ce nouveau jeu, garder ses clients mais aussi séduire une nouvelle clientèle, jeune et féminine. Pour ce faire, plusieurs nouveautés : un véritable programme d’animation avec des quizz de culture générale, des informations nationales ou locales et même des informations relatives aux points de vente comme l’affichage du menu du jour par exemple, qui seront proposés entre chaque tirage.
Avec le Rapido il partagera un point commun, celui de la retransmission des tirages sur un écran télé. Pour jouer à l’Amigo, il faudra cocher 9 numéros sur une grille de 45 numéros et 1 numéro supplémentaire dans la grille Jackpot. Les journées de tirage se dérouleront de 5h à 23h55 avec 227 tirages, ce qui fait un tirage toutes les 5 minutes. Le joueur qui cochera les 9 bons numéros ainsi que le « numéro Jackpot » remportera une cagnotte de 250 000 € au minimum.
Cette phase de test pour l’Amigo ne concerne que 20% des points de vente et s’étendra jusqu’en novembre 2011. L’Amigo sera alors généralisé et le Rapido disparaitra.
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Martignoni,
le 24/11/2016
ARJEL, JEU & CANNABIS : l’imposture intellectuelle de Terra Nova Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN* ----- Certains addictologues et certains lobbies, qui bataillent depuis des lustres pour dépénaliser les drogues - notamment la marijuana - ne manquent pas d’air. Ils viennent de lancer l’idée saugrenue de « légaliser le cannabis de la même façon que les jeux d’argent en ligne » (1) en créant une autorité de régulation. Terra Nova, un think-tank proche du Parti socialiste a publié une contribution très engagée, que nous éviterons de qualifier d’étude « scientifique » par précaution épistémologique: « Contrôler le marché légalisé du cannabis en France : L’EXEMPLE FONDATEUR DE L’ARJEL « (2) On ne voit pas très bien le rapport entre l’Autorité des Jeux en Ligne - qui régule le poker, les paris hippiques et sportifs - et le cannabis. L’ARJEL - présidée par Jean François Vilotte (2010-2014) et ensuite par Charles Coppolani - apparaît ici sciemment instrumentalisée. Sortir une énième étude sur les « vertus » du chanvre et « l’urgence » à le dépénaliser, cela n’aurait pas fait trois lignes dans les journaux. Associer cette propagande à l’institution de la rue Leblanc ( siège de l’ARJEL à Paris dans le 15°) cela fait tout de suite plus sérieux, d’autant que l’autorité de régulation vient de publier son rapport d’activité 2015-2016 (3). L’imposture intellectuelle apparaît grossière. Pas certain cependant que l’ARJEL, son Président, ses personnels, apprécient cette instrumentalisation; pas sur que les joueurs acceptent que leur activité ludique digitale - et l’instance chargée de réguler le e.gambling - soit associée au haschich. Souhaitons que les opérateurs de jeux en ligne montent au créneau pour dénoncer cette instrumentalisation de leur autorité de tutelle. Souhaitons également que les opérateurs de jeux en dur se mobilisent par solidarité et pour signaler que « l’économie des jeux de hasard et d’argent » n’a rien à voir avec le cannabis. Ca fait bien d’être pour la dépénalisation du cannabis Effet dépêche AFP oblige, la plupart des journaux se contentent de reprendre pro domo les arguments de ce groupe de pression - qui se qualifie lui même de « progressiste « (4) - sans émettre la moindre critique, bien au contraire. « Et si c’était la bonne idée » s’interroge Eric Favereau dans Libération dans un article ou le titre comporte un jeu de mots à la Libé d’une banalité affligeante (5) Et si c’était « un nouveau débouché à l’agriculture française ? » questionne L’Express (6), tentant de nous faire croire que pour les agriculteurs français « le bonheur serait dans l’Herbe » comme « l’amour est dans le pré » Dans ce domaine comme dans d’autres, le consensus totalitaire du politiquement correct contemporain a envahi depuis longtemps une bonne partie des organes de presse. Terra Nova jouent sur la lâcheté et la bobo-attitude des médias parisiens. Ca fait bien d’être pour la dépénalisation du cannabis, pour les salles de shoot… La pensée critique peu ou prou disparaît malgré le travail de « résistance » effectué par certains journalistes et certains intellectuels, par exemple Régis Debray sur France Culture Jean Marie Leguen Heureusement dans cette affaire, tous les médias ne cèdent pas au laxisme et à la démagogie ambiante. Plusieurs magazines réputés pour leur sérieux – par exemple le Point - soulignent « le parallèle audacieux de Terra Nova : cannabis et jeux en ligne » (7) En ce qui nous concerne, nous qualifierons ce parallèle de fallacieux, voire de tendancieux, c’est à dire qu’il utilise une argumentation qui n'est pas objective et manifeste insidieusement une tendance idéologique, un parti pris. Que le Parti socialiste (avec Jean Marie Leguen monté au créneau sur BFMTV en avril 2016 pour plaider la légalisation de cette drogue) veuille faire du cannabis « un enjeu de 2017 » (8) pour racoler les jeunes électeurs et amadouer les écologistes, c’est sont affaire. Mais qu’il laisse les jeux d’argent, l’ARJEL et les joueurs tranquilles. Cette étude en réalité, ressemble à une très contestable « pétition de principe » - en latin scolastique petitio principii - qui nomme un raisonnement fallacieux dans lequel on suppose dans les prémisses la proposition qu'on doit prouver. Dès lors, la conclusion de la pétition de principe se confond avec tout ou partie des prémisses. Cette « pétition » est signée Jean Michel Costes, C. Ben Lakhdar (économiste, cnrs Lille) aidés par S. Karsenty (cnrs, Nantes) Mon Dieu CNRS, que n’écrit-on pas en ton nom. Jean Michel Costes Démographe (donc spécialiste des drogues !) JM Costes n’est pas totalement inconnu. Ancien responsable de l’Observatoire Français des drogues et toxicomanies (OFDT) il a été licencié en 2011. Il se permettait d’émettre des tribunes en faveur des salles de shoot contre l’avis de son directeur Etienne Apaire, responsable de la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) devenue en 2014 la MILDECA (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites Addictives). Mais la République n’est pas toujours rancunière avec ceux qui violent les règles éthiques et déontologiques… quand ils possèdent peut être par ailleurs des appuis politiques. JM Costes a été nommé responsable des études à l’Observatoire des jeux (ODJ) dont le Président était jusqu’à une date récente… Charles Coppolani, l’actuel président de l’ARJEL. Le monde est petit mais les ambitions sont grandes. JM Costes mène depuis quelques mois à l’ARJEL un sondage sur l’addiction aux jeux en ligne. L’Académie Nationale de Médecine et l’Académie Nationale de la Pharmacie contre la dépénalisation du cannabis Ces partisans obsessionnels de la dépénalisation du « H » et des opiacés soutiennent contre toute attente, dans une logique qui défie la raison, que c’est en favorisant la commercialisation du cannabis qu’on en diminuera sa consommation, tout en éradiquant la délinquance et autres règlements de compte liés au commerce de la came… pas seulement à Marseille. Remarquons au passage que ces spécialistes ne proposent pas les mêmes solutions selon les produits. Pour les drogues (douce et dures) il faut dépénaliser, libéraliser et même distribuer gratuitement - au frais du contribuable (9) - subutex (10), méthadone (11), devenus l’objet d’un important et scandaleux trafic. Pour les autres addictions (alcool, tabac et jeux d’argent désormais) il faut limiter, interdire, fiscaliser, restreindre toujours plus. Ces « scientifiques », citoyens adultes responsables, qui veulent faciliter l’achat du cannabis chez les jeunes, ne disent pas un mot des recommandations des autorités médicales et notamment celles de l’Académie Nationale de Médecine (12) fortement opposée à cette dépénalisation du shit, comme l’est également l’Académie Nationale de la Pharmacie (13). Ces organismes observent « que dans les pays ayant légalisé l’usage du cannabis, le constat est le suivant banalisation du produit et augmentation du nombre de nouveaux usagers (aux États-Unis, la comparaison inter-états indique que la prévalence d’usage est plus importante dans les états ayant légalisé que dans les autres) ; augmentation du nombre de personnes dépendantes ; accès plus facile à des variétés nouvelles et plus concentrées en principe actif (THC) ; augmentation du risque de passage à d’autres drogues dures ; explosion de l’auto culture augmentation du nombre d’hospitalisations pour intoxications aiguës et chroniques ; augmentation du nombre de cas d’ingestion accidentelle de cannabis par des enfants ; augmentation du nombre d’accidents de la route liés au cannabis. « (14) Cette France là, nous n’en voulons pas. Mais ne soyons pas dupe, ces apprentis sorciers qui veulent au forceps faciliter la propagation du chichon, ne sont pas de doux rêveurs. Ils savent tout cela. S’ils jouent aux pompiers pyromanes c’est dans une stratégie à double impact. Ils défendent des intérêts professionnels, personnels, idéologiques et financiers et se moquent bien en réalité de santé publique, contrairement à ce qu’ils affirment. Nous reviendrons dans de prochaines contributions sur toutes ces questions qui concernent en réalité la Politique : Politique Des Jeux, Politique de lutte contre les drogues. Si, par la volonté du Peuple, la débâcle socialiste se confirme lors des prochaines échéances électorales, il faudra revoir sérieusement ces politiques, comme le souhaite certainement une grande majorité de Français. Certes en tant que sociologue spécialisé sur les jeux de hasard et d’argent (JHA) certains pourront considérer que les drogues, le H, le pétard et autre shit, « cela ne nous regarde pas ». Mais nous sommes aussi citoyen. Cette France ou « un adolescent sur deux fume du cannabis (cela signifie que 15% d’entre-eux vont devenir accro » (15) d’après le chercheur Pier Vincenzo Piazza) (16) Cette France ou l’on a inauguré officiellement le 11 octobre 2016, la première de shoot dans le quartier de la gare du Nord à Paris (17) Cette France là, nous n’en voulons pas. Nous avons d’autres ambitions, d’autres desseins pour notre « douce France » Jean-Pierre MARTIGNONI. Trois ajouts en forme de post scriptum : 1/ L’addiction (notamment au cannabis) on peut « en sortir » comme l’explique Marc Valleur (avec qui nous avons fondé l’Observatoire des jeux il y a bien longtemps !!) dans un chat publié récemment dans Psychologies.com (18). 2/ La consommation de drogue et de cannabis chez les jeunes n’est pas une fatalité comme l’indique les résultats de l’enquête internationale ESPAD 2015 ( 19 ) Si l’usage du cannabis concernerait ( le conditionnel est de rigueur car on peut en épistémologue s’interroger sur la qualité scientifique d’une étude quanti sur la drogue à partir d’un questionnaire auto administré en direction de jeunes populations sur un sujet sensible, transgressif et certainement encore tabou) 44% des lycéens consommeraient du cannabis en 2015, contre 49% en 2011. Mais ce taux tombe à 17% à 16 ans. Curieux. Le cannabis comme rite de passage éphémère et non comme addiction, on peut s’interroger 3/ Sur la politique de la méthadone et du subutex, la dépénalisation des drogues et du cannabis lire le texte de Christian Bucher, (psychiatre, avec qui nous avons fondé l’observatoire des jeux il y a bien longtemps !!) « Politique de la méthadone ? (20) où il dit notamment : a/ : s’agissant du social, faire l’impasse sur le détournement de méthadone, voire le trafic, à partir de prescriptions médicales en les tenant pour négligeables dans le cadre de la politique dite « de réduction des risques » nous semble déjà… risqué… pour les patients en premier lieu. b/ citant Alexandre Adler (21): « une dépénalisation serait « vécue par des âmes faibles comme un encouragement à aller sans cesse plus loin ». © jean-pierre martignoni-hutin, lyon, France, octobre 2016 Notes 1. « Terra Nova propose de légaliser le cannabis de la même façon que les jeux d’argent en ligne »Bérénice Rebufa. konbini.com (4/IO/2016) 2. « Contrôler le marché légalisé du cannabis en France : L’EXEMPLE FONDATEUR DE L’ARJEL (Terra Nova, 4 octobre 2016, 24 pages) 3. ARJEL, rapport d’activité 2015-2016, 53 pages (22 septembre 2016) 4. « Terra Nova la fondation progressiste » lit-on sur son site internet 5. Eric Favereau « Cannabis : l’ébauche d’un plant : Un rapport publié ce mardi par le think tank Terra Nova propose la création d’une autorité de régulation, comme cela s’est fait avec les jeux en ligne, et préconise une dépénalisation. »(Libération 4 octobre 2016) 6. La légalisation du cannabis, "un nouveau débouché à l'agriculture française"? (L’express, 4/IO/2016) 7. Cannabis et jeux en ligne : le parallèle audacieux de Terra Nova (Le Point, 4/IO/2016) 8. « Le PS veut faire du cannabis un enjeu de 2017 » (Anne Rovan, 12/4/2016, La Figaro) 9. La lutte contre la toxicomanie coute chaque année 1,5 milliards d’euros (chiffre cité par le chercheur de l’Inserm Pier Vincenzo Piazza dans le Point du 7 avril 2016 page 83) 10. extrait de sciences et avenir : « quels sont les effets du subutex » (27/2/2015): « Le subutex comme la méthadone sont devenus l’objet d’un important trafic sans pour autant réduire le commerce « traditionnel » de l’héroïne : « Le Subutex, d'abord autorisé sur prescription médicale comme substitut à l'héroïne pour accompagner le sevrage des toxicomanes, pose de plus en plus un problème tant sur le plan de la santé publique que par rapport au trafic dont il est devenu l'objet. C'est ainsi qu'à l'île Maurice à la fin du mois de janvier 2015, une française a été condamnée à 20 ans d'emprisonnement pour possession de 1613 cachets de Subutex. "Le comprimé de Subutex s’achète entre 2 et 3 euros sur ordonnance en pharmacie. Il se revend environ 5 euros dans les rues de Paris et jusqu’à 100 en Géorgie", explique le lieutenant-colonel André Brothier, de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants. 11. Sur la méthadone lire l’article de Christian Bucher : « Politique de la méthadone « (La revue lacanienne 2010/1 (n°6) et celui d’Alexandre Adler : « la drogue et la politique « (Le Figaro du 9 février 2008 12. Légalisation du cannabis l’académie de médecine a déjà dit non « (5/IO/2016, feminactu.com) 13. « L'Académie nationale de pharmacie s'oppose à la dépénalisation du cannabis » (9 mais 2016, topsante.com) 14. « DÉPÉNALISATION DU CANNABIS : L’ACADÉMIE DIT NON, PREUVES À L’APPUI ! (communiqué de l’académie nationale de pharmacie 25 avril 2016) 15. « le chercheur qui défie les lois de l’addiction « (le Point du 7 avril 2016 16. Le professeur Piazza dirige le neurocentre Magendie de l’INSERM à Bordeaux Il a réalisé une thèse en I988 dans les laboratoires du professeur Michel Le Moal 17. « salle de consommation à moindre risque : lancement de l’expérimentation à Paris « (flash info MILDECA du 11/IO/2016 18. « Comment sortir d'une addiction ? « (Psychologies.com du 7/10/2016) 19. Les drogues durant les années lycées, publication des premiers résultats de l’enquête ESPAD 2015 « (Flash info MILDCA du 20/9/2016 20. Bucher Christian, « Politique de la méthadone ? », La revue lacanienne 1/2010 (n° 6) 21. Alexandre Adler : « la drogue et la politique « (Le Figaro du 9 février 2008 22. Salle de consommation à moindre risque : lancement de l’expérimentation à Paris ------ Ben Lakhdar, Jean-Michel Costes, le 04(*) • Sociologue - Chargé d’étude • Chercheur associé au Centre Max Weber ( CMW équipe TIPO, Université Lyon 2) • Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL) (2011-2015) . |
Patrick,
le 13/07/2011
il est plus facile de trouver 8 n° sur 20 que 9 sur 45 |
Gillet,
le 13/11/2010
j'avais plus de chance au rapido,amigo est un jeu qui ne durera pas,beaucoup de joueurs sont déçus.j'aimerais savoir comment je peux trouver les résultats sur internet. J'ai bien le rapido mais pas amigo:pourquoi?et que faut-il faire. Merci pour la réponse |
Martignoni,
le 07/10/2010
Les contradictions de la politique Jeu Responsable de la Française Des Jeux Amigo, un clone du Rapido Par Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN ( sociologue) Le lancement d’Amigo, jeu permanent à tirage immédiat censé être moins addictif que le Rapido, dévoile les contradictions dans lesquelles se fourvoit l’opérateur historique. En finançant la doxa du jeu pathologie maladie la FDF a fait le lit des anti jeux sans pour autant résoudre l’antinomie de la question du Jeu Responsable. Après l’Arjel qui continue avec succès sa mission, il est donc grand temps que la nouvelle architecture du paysage ludique prévue par la loi sur les jeux en ligne soit installée, afin d’éviter à l’opérateur historique de faire constamment le grand écart et d’être en conflit d’interets ----- Difficile de dire si la Française des jeux (FDJ) « joue gros » avec Amigo, le successeur annoncé du Rapido, comme l’a précisé dernièrement les Echos. Une chose est certaine le lancement de ce « nouveau » jeu apparaît singulier vu le contexte et les raisons ( officielles ou officieuses) qui poussent la FDJ à effectuer ce renouvellement. Rapido était-il réellement obsolète ? Rien n’est moins sûr. Même si le CA de Rapido avait baissé de 30 % de 2007 à 2010, il était encore en 2009 un vrai jack pot pour la FDJ, le premier des jeux de l’opérateur historique (1,7 milliards d’euros) devant le Loto ( 1,6 ME) Le lancement d’Amigo , qui a été testé dans quatre régions et sera présenté officiellement dans la ville de Martine Aubry le 4 octobre prochain avant d’être généralisé dans tout le réseau de la FDJ en 2011, appelle donc différents commentaires et une analyse critique. Dans le domaine purement ludique ce nouveau jeu n’a rien de révolutionnaire, c’est un jeu de tirage immédiat. Il faut cocher quelques numéros sur une grille principale ( 9 sur une grille de 45) , un autre sur une grille jack pot et ensuite attendre le tirage qui apparaît sur un écran, comme pour le Rapido. Les caractéristiques socio ludiques générales d’Amigo sont en réalité les mêmes que celle de Rapido : temporalités ludiques, temps de jeu, fréquence des tirages ; espace de jeu de proximité accessible facilement ÿ Amigo est, comme Rapido un jeu permanent comme l’aiment certaines catégories de joueurs, qu’on trouve aussi dans les points cours PMU, sur les hippodromes et dans les salles de machines à sous. Cette permanence du jeu ( chaque journée de tirage Amigo « s’ écoulera » sur une très longue plage ludique, de 5hoo du matin à 23h55) autorise des temporalités immuables et un jeu quasi permanent. Quand la FDJ avait lancé ce jeu en 1999 c’était pour concurrencer le jeu permanent qu’offre quotidiennement les casinos avec leurs bandits manchots, le PMU avec ses paris hippiques dans ses points courses ou sur les hippodromes. Avec cet avantage que les joueurs n’avaient pas besoin de se déplacer sur un hippodrome ou dans une exploitation pour s’adonner à cette passion ludique récurrente du Rapido. Ensuite il était beaucoup plus facile psychologiquement, culturellement pour une majorité de Français, d’aller jouer dans un bar Tabac Rapido que d’aller flamber dans un casino ou sur un champ de courses, espaces encore synonymes parfois d’enfer du jeu. Cette deux proximités ( géographique et psy-sociologique) expliquent le succès du Rapido, devenu le n° 1 des produits de la FDJ en quelques années. ÿ Autre caractéristique de ce jeu simple - toujours sur le registre du temps - la fréquence. Comme Rapido, Amigo apparaît comme un jeu a très haute fréquence. Un tirage toutes les 5 minutes, soit le chiffre impressionnant de 227 tirages par jour ! On peut s’étonner que la FDJ lance un jeu à très haute fréquence alors qu’elle met soi disant en avant une politique de jeu responsable et raisonnable.Certes Rapido était encore plus rapide : un tirage toutes les deux minutes et demi ( !) mais sur le registre du temps les caractéristiques socio ludiques ethno et micro sociologiques d’Amigo sont en réalité les mêmes que celles du Rapido (qui contrairement à ce que son nom indiquait était un jeu très lent). ÿ Amigo sera un jeu très lent comme Rapido car les joueurs qui jouent à ce jeu ( qui ne sont pas forcément des actifs) , outre l’argent viennent surtout acheter du temps, passer un moment ou tuer le temps. Mais ce temps immuable, répétitif ( qu’offre Rapido et désormais Amigo), n’est pas forcément ennuyeux pour le joueur car à chaque tirage : tout est possible. Cette ambivalence est caractéristique des perspectives existentielles qu’autorisent ces jeux permanents En final malgré les discours de la FDJ, Amigo apparaît bien comme le clone de Rapido ( on ne change pas une formule qui marche si bien, ou alors à la marge) qui doit capter les 3 millions de joueurs de Rapido, et sans doute avec la volonté de Christophe Blanchard Dignac d’en capter beaucoup d’autres ( ce qui la aussi pose problème vis-à-vis du discours officiel du Pdt de la FDJ sur le jeu responsable) D’autres raisons contextuelles ( conjoncturelles et structurelles) doivent donc être mentionnées pour expliquer ce renouvellement. Car les raisons officielles annoncées par la FDJ (1) dans ces communiqués de presse n’ont d’intérêt que d’un strict point de vue marketing ou pour créer le buzz et occuper les médias : (1) - « faire évoluer la clientèle en la féminisant et en la rajeunissant » - « Amigo symbolise une nouvelle génération de jeux de tirage conçu comme un programme de divertissement ancré dans la convivialité - « Amigo sera diffusé sera un canal de divertissement sur écran numérique accompagné d’un programme interactif ( information météo, quiz de culture) « Toujours sur ce registre marketing signalons le nom de ce (faux) nouveau jeu : Amigo, qui signale d’évidence que la FDJ veut faire ami ami avec ses clients. Mais il n’est pas certain qu’un simple changement de nom suffise à redorer l’image d’un jeu qui, quand il se nommait Rapido, a été vilipendé comme très addictif par la doxa du jeu pathologie maladie, financée ( et nous avons dénoncé ce conflit d’intérêt dans de nombreux articles) par la Française des jeux elle même ! Rapido suggérait le gain rapide, immédiat ( rapido ça banque illico). Si Amigo apparaît comme un nom sympa, positif, consensuel, il comporte néanmoins un aspect démagogique et politiquement correct qui peut faire sourire . Sur ce registre du jeu excessif signalons que la FDJ précise dans son communiqué que « ce nouveau concept Amigo a associé pendant deux ans les équipes créatives, les forces de vente, des joueurs et des non joueurs, des détaillants et….des experts du jeu responsable » Avec cette dernière remarque nous sommes au cœur du cyclone qui signale : ÿ le contexte du lancement d’ Amigo ÿ les contradictions dans lesquelles se trouve la FDJ (vis-à-vis de ce jeu mais plus globalement vis à vie de sa croissance) q Le contexte c’est bien entendu la question du jeu pathologique et la politique de jeu responsable de la FDJ qui devrait y remédier. En faisant ami ami avec la doxa du jeu pathologie maladie la FDJ, et ensuite en la finançant , la FDJ a cru faire un mariage de raison tout en répondant à une demande politique (nationale et européenne) en matière de santé publique. Elle en en réalité ouvert une boîte de Pandore. Sans preuve scientifique mais avec un grand battage médiatique, cette doxa très opportuniste (1) a réussi à faire apparaître Rapido comme un jeu très addictif obligeant l’opérateur a organisé ( en 2008) un Rapido pasteurisé mais ou les fondamentaux ludiques restaient inchangés. Cela n’a pas suffit à faire taire les critiques et le mal était fait. Malgré la baisse du CA de 30% ( due sans doute essentiellement à l’interdiction de fumée dans les cafés et à la crise économique) l’étiquette addictive reste collée au Rapido qui est montré du doigt par les politiques, les médias q Le lancement d’Amigo met à jour les contradictions dans lesquelles se trouvent prise la FDJ : assurer de la croissance dans un univers de plus en plus concurrentiel dans le cadre d’une politique de jeu responsable. Il n’est pas du tout certain que l’opérateur sorte gagnant de cette quadrature du cercle improbable qui peut mécontenter tout le monde ( les anti jeu qui en demanderont toujours plus, la doxa du jeu pathologie maladie qui doit justifier son existence) Certes la FDJ ne se contente pas de lancer de nouveaux jeux, elle tente depuis plusieurs mois de controler l’ensemble des éléments du dossier jeu responsable, comme si les choses n’avaient pas changé : o Elle finance fortement la doxa du jeu pathologique maladie ( notamment le CHU de Nantes, Ladouceux/Lejoyeux à Bichat…) mais le conflit d’interet apparaît tellement grossier qu’il éclatera forcément o Elle « commande » à l’AFNOR une norme sur le jeu responsable pour tenter d’influer la réglementation actuelle ou à venir qui relève des pouvoirs publics ( comme le précise le cahier des charges de l’Afnor/ Française des jeux : « quand une entreprise participe au développement de normes, elle se dote d’un levier pour orienter le marché en faveur des pratiques qu’elle juge préfèrable (..) et augmente ainsi ses parts de marché » Mais les choses ont changé depuis la loi sur les jeux en ligne, la libéralisation des jeux qui à terme concernera également le gambling terrestre : - au niveau concurrentiel la FDJ ( comme le PMU) l est désormais sous la surveillance de l’autorité de concurrence - au niveau du jeu responsable et de la régulation, le projet de loi sur les jeux en ligne a prévu une nouvelle architecture ( commission consultative des jeux et observatoire des jeux) pour définir les règles , mesurer objectivement les conséquences positives et négatives du gambling, harmoniser une politique des jeux responsable mais qui respecte la liberté et favorise la concurrence Il est donc grand temps que la FDJ s’adapte à cette nouvelle donne par une révolution culturelle et un changement de pratiques. Il est aussi grand temps que la nouvelle architecture prévue par le Sénat et l’Assemblée nationale soit installée. Cela évitera à l’opérateur historique de faire le grand écart et d’être pris dans ses contradictions chaque fois qu’elle lance un nouveau jeu. Jp martignoni Octobre 2010 (1) On s’aperçoit que la doxa du jeu pathologie maladie outre son caractère opportuniste et intéressé, à l’art de retourner sa veste …toujours du bon coté. Au départ c’était la roulette et le casino qui étaient les jeux les plus addictifs ( le mythe de l’enfer du jeu, le figure du joueur dostoïevskien canonisée par Freud) , ensuite on a eu les machines à sous ( le mythe du joueur onanistique, seul devant sa machine) et ensuite le Rapido ( qualifié « d’assommoir contemporain » dans un article du Monde diplomatique) et depuis quelques mois ce sont les jeux d’argent en ligne qui seraient le plus addictogènes. ( le joueur désocialisé, seul devant son ordinateur) avant que peut être Amigo ne le devienne. Méditons sur le caractère évolutiste/opportuniste et contradictoire du discours de la doxa du jeu pathologie maladie. Il faut réaliser des études pluridisciplinaires sur ces jeux sans a priori, et c’est à un observatoire des jeux de les réaliser et non à la doxa du jeu pathologie maladie de le faire car leurs réponses sont déjà incluses dans leurs hypothèses et leurs questionnements. Et comme on trouve forcément ce qu’on cherche…… cette position est scientifiquement et épistémologiquement très dangereuse. |
Raspaolo francoise,
le 04/10/2010
ce jeu ne nous plait pas du tout rendez nous le rapido |
Simon,
le 04/10/2010
Je ne pense pas que ce nouveau jeu sera moins addictif en tous cas on ne peut pas y jouer en ligne !) |