Pécresse recadre Lamour sur les taxes des opérateurs de poker en ligne
Le 23/10/2011
Le député UMP Jean-François Lamour avait proposé un amendement qui prévoyait de prélever plus sévèrement les revenus des sites de poker en ligne. Un amendement que les opérateurs de jeux d’argent ne voient pas d’un bon œil, tout comme les joueurs français… et Valérie Pécresse, qui a demandé à Jean-François Lamour de le retirer.
Un amendement qui fait débat
L’amendement de Jean-François Lamour n’est pas populaire et les professionnels y voient un moyen de faire couler l’industrie du poker en ligne. Pourtant, cet amendement partait sur de bonnes bases puisqu’il prévoit de taxer non plus les mises des joueurs mais le Produit Brut des Jeux (PBJ), c'est-à-dire la différence entre les mises et les gains des internautes.
Mais c’est bien le seul point positif puisque dans un autre temps il prévoit aussi l’augmentation des taxes touchant les opérateurs de jeux en ligne. Elles passeraient de 34% du PBJ à 45% du PBJ, soit 40,9% au profit de l’État et des collectivités et 4,50% au profit de la Sécurité Sociale, ce qui donne une augmentation de 25% pour les salles de poker en ligne françaises.
L’exception française
La taxation française est très lourde, certainement une des plus lourdes car elle n’est que de 15% du PBJ en Angleterre, entre 20 et 25% en Espagne et en Italie. En Allemagne, le land de Schleswig-Holstein ne taxe qu’à 20% et les Etats-Unis sont sur des taxes autour de 10%.
Les opérateurs craignent pour leur avenir, le marché français étant très dur à conquérir. Maintenant une autre question se pose, celle de l’exil fiscal. En effet certains opérateurs pourraient choisir de domicilier leur site à l’extérieur de France. Malte, la Belgique ou encore la Thaïlande sont évoqués, des pays dans lesquels la fiscalité est moins lourde qu’en France.
Lamour retire son amendement à la demande de Pécresse
La ministre du Budget et des Comptes publics, Valérie Pécresse, a demandé à Jean-François Lamour de retirer sa proposition et de mener une mission parlementaire plus précise concernant la fiscalité des opérateurs.
Mais Valérie Pécresse a aussi précisé que baisser ces taxes sur les jeux d’argent n’était pas à l’ordre du jour ! Selon elle, le choix de taxer les mises plutôt que le PBJ était justifié. Bref, la ministre souhaite se donner du temps avant de prendre une décision qui, de toute façon, fera du bruit au sein du marché du poker et des paris sportifs en ligne.