Quand Bercy rend fous les sites de poker et leurs joueurs
Le 27/10/2011
Les opérateurs de jeux en ligne et les joueurs sont déçus. Alors qu’ils pensaient que la clause de revoyure leur serait favorable d’un point de vue de la fiscalité, il semblerait que ce soit le statu quo qui ait été préféré.
Pour les joueurs professionnels, les choses s’annoncent plus compliqué, le rapport rendu par Valérie Pécresse préconise une imposition sur le revenu. Explications d’une situation complexe.
Les opérateurs restent taxés sur les mises
Tout le monde semblait d’accord pour alléger la charge fiscale qui pèse sur les opérateurs de jeux d’argent en ligne. Ils sont actuellement prélevés en fonction des mises effectuées par les joueurs et chacun pensait qu’ils seraient désormais taxés en fonction du Produit Brut des Jeux, c'est-à-dire la différence entre les mises et les gains redistribués aux joueurs. Cela aurait rapproché la fiscalité française de celle de nos voisins européens.
Mais le gouvernement, dont la porte-parole est Valérie Pécresse, ne souhaiterait pas modifier cette taxe, qui pourrait pourtant être fatale aux petits opérateurs déjà au bord du gouffre. Rappelons en effet que des sites comme 200%Poker ont déjà fermé, ne pouvant supporter le poids de cette fiscalité beaucoup trop contraignante, ajoutée à des joueurs insuffisants, qui sont trop nombreux à jouer encore sur des sites de jeux illégaux.
Les sites de poker désemparés
La motivation de Bercy pour cette décision surprenante est la peur de l’exil fiscal. Bien qu’il soit compréhensible qu’un ajustement fiscal en faveur d’un secteur comme celui des sites de poker ne soit pas bien compris de la part des Français en temps de crise, cette décision a de quoi rendre fous les acteurs de ce marché, qui risque de s’écrouler.
Ce serait un comble que l’on se retrouve dans une situation où seuls les anciens monopoles - FDJ et PMU - et quelques autres arrivent à survivre, laissant les autres fermer leurs portes petit à petit. Ce marché doit être pérenne aussi dans l’intérêt des joueurs, grâce à une concurrence saine.
Et les joueurs de poker dans tout ça ?
Les opérateurs ne sont pas les seuls dans la ligne de mire de Bercy. Les joueurs pourraient eux aussi mettre la main à la poche en subissant une nouvelle réglementation fiscale, et pas des moindre. La ministre du Budget, Valérie Pécresse souhaite, voir les gains des joueurs professionnels soumis à l’impôt sur le revenu. Dans le rapport d’évaluation qui a été remis aux parlementaires, il est stipulé que « dans les formes actuelles de ce jeu, la notion de hasard s'efface devant l'habileté et le savoir-faire des joueurs ».
Une situation qui semble donc être quoiqu’il arrive défavorable aux opérateurs de poker en ligne et à leurs adeptes ayant décidé de faire de leur passion leur seule source de revenu.