Nos gains du poker en ligne bientôt dans la déclaration d'impôts ?
Le 29/06/2010 | 3 commentaires
Les gains issus du poker ne sont pas, à l’heure actuelle, soumis à l’impôt sur le revenu car considérés comme provenant d’un jeu de hasard, au même titre que le loto. Mais au vue des gains que peuvent accumuler certains joueurs professionnels ou semi-professionnels, les choses pourraient finalement changer.
Le poker exonéré d’impôt, une situation idéale pour certains
Les joueurs de poker français n’ont pas à déclarer leurs gains issus du poker et ne subissent donc aucuns impôts dessus, au même titre qu’un gagnant du Loto. Tout jeu considéré comme faisant appel au hasard est ainsi exonéré d’impôts dans l’hexagone. Une situation logique quand on sait que beaucoup considèrent ce jeu comme un simple loisir où « l’on joue l’équivalent d’un ticket de cinéma », selon Winamax.
Pourtant, d’autres, tirent du poker des revenus complémentaires, allant de 2 000 euros mensuels à plusieurs centaines de milliers d’euros par an. Certes moins nombreux, on estime tout de même qu’il y a « entre 2 000 et 2 500 joueurs semi-professionnels ou professionnels en France », selon Bruno Louy, de l’Ecole française de poker. Des sommes qui gonflent largement le revenu des ménages et dont l’Etat ne perçoit rien. « Je ne paie pas d’impôts sur mes gains de jeu », avoue ainsi un professionnel français du poker au journal « La Tribune », indiquant ensuite que ses revenus annuels peuvent atteindre 150 000 euros. Devant ce genre de montant, on ne pouvait qu’envisager une réaction des pouvoirs publics, mais difficile de déterminer clairement ceux pour qui le poker pourrait être assimilé à une activité professionnelle.
Les choses pourraient bien changer rapidement
Cependant, la situation est finalement sur le point de changer progressivement, maintenant que la législation oblige les joueurs à jouer sur des sites français. Bercy a déjà rappelé que, jeux de hasard ou pas, tout revenu doit être déclaré lorsqu’il relève d’une activité professionnelle. De plus, grâce à l’ARJEL qui a maintenant le droit de communiquer toutes les données des joueurs au Fisc, tout pourra dorénavant être vérifié. Devant cette situation, Antoine Dorin, président de la Fédération française des joueurs de poker, admet l’interrogation qui règne dans le milieu du jeu : « beaucoup de joueurs se posent des questions. Les textes ne sont pas clairs. Après c’est une question d’évaluation du risque. Comme au poker... ». En effet, l’essentiel du problème réside dans la définition de l’activité. Le Syndicat national unifié des impôts (SNUI) s’est prononcé sur le sujet, « On s’attacherait au caractère régulier de l’activité, pas forcément aux sommes gagnées. Mais la régularité est une notion subjective soumise à contentieux. Et il n’y a pas encore eu de jurisprudence sur le sujet ».
Contacté par le site du gratuit 20minutes, des joueurs chevronnés se sont exprimés. Parmi eux, Antoine, joueurs français, explique l’intérêt du poker sur le net et la possibilité « pour des sommes minimes » de gagner « beaucoup plus ». Cependant, il soulève un problème qu’il va obligatoirement falloir envisager en même temps que l’impôt sur le poker, la fraude. « Tous les Français qui vivaient du poker vont devoir partir ou alors frauder pour jouer sur les sites étrangers, en faisant croire qu’ils ne vivent pas en France ». Les plus malins trouvent toujours une parade à tout et les discussions sur le sujet ne semblent pas prêtes de se terminer.