Premier bilan après la libéralisation des paris sportifs en ligne
Le 20/06/2010
Le coup d’envoi de la Coupe du monde a été lancé et avec lui celui de l’ouverture à la concurrence des paris en ligne. Mais ils sont nombreux à vouloir une place au soleil que tout le monde n’aura sans doute pas. Plus de 10 jours après, l’heure est à un premier état des lieux.
Une guerre de communication est lancée…
Une semaine, c’est le temps qu’il a fallut aux différents opérateurs de jeux ayant obtenu la licence de l’ARJEL pour dépenser 7,3 millions d’euros bruts (avant négociations et dégressifs) rien qu’en investissements publicitaires. 7,3 millions d’euros, c’est le double de ce qui avait été investi par les sociétés de renseignements téléphoniques en décembre 2006 lors de l’ouverture du marché. Il n’en fallait pas plus pour se rendre compte à quel point c’est sur le terrain de la communication que le combat fait rage et la Coupe du monde de football n’y est encore une fois pas étrangère.
Pour Eric Trousset, directeur marketing du pôle investissements de l’institut Kantar Media, « le contexte de Coupe du monde est l'élément d'explication principal de ces investissements massifs, car c'est un événement qui parle à tout le monde. Il y a là la possibilité d'installer très rapidement des marques inconnues des non-initiés. Ce qu'ont très bien compris les nouveaux annonceurs ». Des annonceurs qui, pour faire connaître leur nouvelle marque et nouveau logo, préfèrent principalement apparaître à la télévision ou dans la presse, des « médias visuels » à fort impact.
… mais semble déjà jouée d’avance pour certains !
Au cours de cette semaine donc, l’institut Kantar Media (ex TNS MI) a relevé 51 insertions presse, 22 spots radio et 192 diffusés sur la télévision par le PMU, la FDJ mais aussi Betclic, Bwin, SAjOO et EurosportBET. Mais qu’on ne s’y trompe pas, même si c’est Bwin qui mise le plus sur la publicité avec un quart de parts de marché, il est suivi de près par les deux anciens monopoles.
Le PMU et la Française des jeux sont donc respectivement sur la deuxième et troisième place du podium des plus dépensiers en matière de publicité, mais ils sont aussi ceux qui ont le plus investi au cours de cette première semaine de concurrence, monopolisant les investissements publicitaires du secteur à hauteur de 28% pour le PMU et 22% pour la FDJ. Ils ne sont donc pas près à perdre leur place de leader et mettent les bouchées doubles alors qu’ils bénéficient déjà de la confiance des Français et d’une image sérieuse, ce que les autres doivent gagner.
Il faut dire que le marché des paris sportifs est un marché juteux. En 2012, les mises sur les rencontres sportives devraient atteindre les 1,8 milliards d’euros, dont 70% sur le football, selon Francis Merlin, auteur d’une étude sur le sujet. On comprend mieux l’intérêt des opérateurs pour la Coupe du monde. De plus, en se retournant encore une fois sur l’ouverture du marché des renseignements téléphoniques, on se rend vite compte que les opérateurs ont raisons de jouer des coudes car c’est maintenant que tout ce joue.
Seuls quelques-uns réussiront sans doute à survivre sur le marché français. Qui se souvient encore de la longue liste de 118 présents au départ de la course à la concurrence il y a à peine quatre ans ?