La Suisse veut que les bénéfices des jeux en ligne servent à tous
Le 28/03/2010
Le Conseil Fédéral suisse approuve l'initiative populaire « pour des jeux d'argent au service du bien commun ».
Un gouvernement engagé
En septembre dernier, une initiative populaire lancée via le gouvernement suisse, par la loterie Romande et des milliers de représentants de loteries, demandait que les bénéfices des jeux d'argent soient utilisés pour « le bien commun ». C’est-à-dire dans le domaine culturel, sportif et social. Ça donnera un gros coup de pouce à de nobles œuvres puisque les revenus par an sont plus de 500 millions de CHF (environ 350 millions d’euros).
Ce qui faisait office de pétition avait recueillie plus de 170 000 signatures. Le projet souhaite que les casinos soient gérés par la Confédération et que les loteries et paris le soient par les cantons. L'initiative a été prise pour éviter la privatisation, en tenant comme exemple la France qui a cédé la gestion de certains casinos à des groupes privés en 2002. La Romande des jeux serait plutôt d'avis de devenir un groupe sans but lucratif.
Le contre-projet
Cette semaine, Conseil Fédéral a approuvé l'initiative mais pense qu'il est nécessaire de mieux déterminer les pouvoirs et compétences des cantons et de la Confédération, ainsi que de corriger certains « défauts du texte ». En conséquence, il a chargé un groupe de travail du Département Fédéral de Justice et Police (DFJP) d'élaborer un contre-projet tout en gardant les intérêts du texte des loteries mais en corrigeant les défauts par rapport à la gestion. Le Conseil Fédéral pense qu'il serait plus intelligent que la Confédération garde la gestion de l'ensemble des jeux de hasard par faute d'incohérence.
Un autre point important que le Conseil Fédéral voudrait ajouter est celui de garantir un service de protection quant à la dépendance, le blanchiment et l’escroquerie.
Les pays francophones et les jeux d'argent en ligne
Le Québec, qui avait essayé d'interdire en vain les sites d'argent en ligne, a donné le mois dernier le feu-vert mais via une gestion par Loto-Québec. Ils restent ainsi très fortement contrôlés car le Québec continue de s'intéresser aux dépendances et problèmes liés à ce marché si particulier. L’Association Canadienne de Santé Publique s'engage à porter de l'aide et à guider les joueurs à risques et offre sur son site des conseils pour lutter contre l’addiction.
On sent la Suisse et le Québec très investis, l'un pour le social, le sport et la culture et l'autre directement pour les dangers que risquent les joueurs. Ils apparaissent un peu moins attachés aux recettes que certains pays qui utilisent les bénéfices des jeux d'argent en ligne pour remplir leurs caisses et non pas pour une bonne cause, avec des « mesurettes » bien insuffisantes pour lutter contre les dangers que le secteur peut représenter.