La dépendance aux jeux d’argent
Le 16/07/2009 | 1 commentaire
Pour beaucoup le jeu n’est qu’un plaisir occasionnel. Pour d’autres, jouer devient un besoin irremplaçable. Devenus dépendants, les joueurs souffrent de sensation de manque et de douleurs physiques, des symptômes identiques à ceux de l’ensemble des individus toxicomanes.
Quand jouer devient une pathologie
Les jeux d’argent, et plus particulièrement ceux à gain immédiat (courses de chevaux ou machines à sous par exemple) font tomber certains joueurs dans un véritable engrenage. Ils deviennent dépendants, ce qui se manifeste par une pulsion incontrôlable à miser de l'argent. Cet état mène souvent le joueur à augmenter la fréquence et l’importance des enjeux afin d’éviter un état de manque.
Vous pouvez accéder à notre article spécifique sur la dépendance aux casinos.
1 à 3 % de la population dépendante aux jeux
Reconnue par l’Association Américaine de Psychiatrie comme un trouble de l’impulsion, le jeu pathologique toucherait, selon les dernières études américaines, 1 à 3% des individus.
Face à ce constat, de nombreux toxicologues se sont penchés sur cette dépendance et ont conclut que le jeu devient pathologique lorsqu'il génère plus de difficultés que de divertissement. Ainsi, si le jeu est favorisé au dépend des relations sociales et professionnelles, si l’argent qui lui est consacré sacrifie des postes essentiels pour la survie de l’individu ou encore lorsque la personne ne peut arrêter de jouer sans souffrir de symptômes de manque, alors le jeu est dit pathologique.
Une réglementation des jeux pour limiter la dépendance
Sur le plan de la politique de la santé publique, aucun texte ou institution ne régule la « consommation » de jeux d’argent. Pour l’instant, la seule mesure soutenue par l’Etat concerne le monopole d’état de la Française des Jeux, présenté comme une protection des consommateurs face à une multiplicité d’opérateurs qui augmenterait le risque de dépendance.
Au secours des joueurs dépendants
Pour venir en aide aux joueurs dépendants des psychothérapies et parfois même des traitements médicamenteux ont été mis en place. Les joueurs français peuvent aussi se faire interdire de casinos ou demander une aide sociale à la gestion d'argent. Car si la dépendance au jeu reste pour les spécialistes plus rapide et plus facilement traitable qu’une dépendance à l’alcool ou la drogue, elle doit néanmoins être prise au sérieux.
En effet, l’important est que le joueur pathologique prenne conscience de sa dépendance et puisse échanger sur ce sujet avec des experts mais aussi des personnes dans la même situation. Pour cela, il existe des solutions, à l’image d’Adictel qui propose de rejoindre gratuitement des groupes de paroles pour partager son expérience mais aussi d’entrer en contact avec des psychologues.
Des groupes de soutiens et de conseils ont aussi été mis en place par des associations. Du côté de l’Etat, aucune réponse efficace n’a pour l’instant été mise en place. L'Observatoire des Jeux, créé en 1997 et qui réunit psychologues, sociologues et avocats, soulignent la nécessité de mettre en place un système de surveillance et d’aide indépendant des fournisseurs de jeux.
Paradoxalement, le système actuel est en effet financé par la Française des Jeux et le PMU, deux acteurs clés du système des jeux d’argent en France dont l’intérêt n’est pas à la baisse du nombre de joueurs.