On ne rachète pas ZeTurf ? Tant pis, ils vont lever des fonds
Le 19/01/2010
ZeTurf cherche à s’implanter durablement sur le paysage des paris sportifs hippiques. Pour cela, il lui faut s’agrandir et même s’il fait office de « vilain petit canard » à côté du sacro-saint PMU, il ne compte pas s’arrêter pour autant.
L’heure est grave pour ZeTurf ?
Après l’échec de trouver un repreneur, le site de paris hippiques contre-attaque et décide de se retrousser les manches et de trouver par lui-même le moyen de se relancer dans la course. Le site de paris sportifs hippiques annonce qu’il lèvera entre 10 et 15 millions d’euros dans les prochains mois pour se développer sur le territoire français. Pour l’instant basé à Malte, comme la plupart des sites de paris sportifs en ligne, ZeTurf compte bien tirer son épingle du jeu sur le marché français le plus rapidement possible. « Nous voulons lever entre 10 et 15 millions d’euros, dix millions financeront une augmentation du capital, et le reste, la sortie de certains actionnaires autrichiens ou maltais » déclare son fondateur Emmanuel de Rohan-Chabot (photo) au journal "La Tribune".
ZeTurf cherche donc à attirer les portes-monnaies d’actionnaires indépendants qui voudraient se lancer dans l’aventure. Une méthode qui peut payer en vue de la prochaine ouverture du marché des jeux d’argent en ligne sur le territoire national. Le site possède d’ailleurs de sérieux arguments puisque le total des mises sur son site a augmenté de 76 millions d’euros par rapport à l’année dernière, passant de 104 à 180 millions d’euros. Au total, ZeTurf comptabilise plus de 130.000 joueurs et 4 millions d’euros de bénéfice net.
Le parieur français en ligne de mire
Sur ces 180 millions de mises, 150 concernent des joueurs français qui jouent illégalement depuis leur site. On comprend alors tout l’intérêt qu’a ZeTurf à s’implanter en partie sur le territoire français. D'ailleurs, le site a déjà fait part de ses envies d’obtenir la licence délivrée par l’ARJEL, qui leur permettrait ainsi de s’implanter en toute légalité en France. Mais on peut d'ores et déjà être assuré que cette implantation française ne sera que partielle. Avec une taxe fixée à 7.5% et en plus de cela un reversement à la filière hippique de l’ordre de 8%, c’est plus de 15 % des recettes qui passeront à la trappe. Le projet de loi proposée par le ministre du Budget, Éric Woerth, se positionne loin derrière les 0.5% de taxe prélevée à Malte et le marché anglais qui place la barre autour des 1 à 1.5% de taxe. Mais le patron assure qu’elle suivra les règles, comme ses concurrents directs : « Le PMU redistribue 74% à 75% des mises, nous serons autour de 80 % ».
L’union fait la force
Le principal problème auquel font face les sites comme ZeTurf se trouve dans le procédé même des paris sportifs hippiques. Basé sur ledit « pari mutuel », il faut qu’il y ait un certain nombre de participants pour que le gain soit lui aussi conséquent. L’enjeu se joue donc sur la masse générale des parieurs. Le PMU possède la plus grande réserve de joueurs, on le comprend assez facilement puisqu’elle a toujours eu le monopole sur ce type de paris. Depuis plusieurs mois maintenant, l'opérateur de jeu cherche à se mutualiser avec d’autres petits nouveaux. L’idée d’un rapprochement constitue aujourd’hui la seule alternative face au mastodonte PMU, que ZeTurf avait combattu judiciairement dans le passé.