Malte et les jeux d’argent : ça chauffe !
Le 02/06/2017
Malte est une petite île discrète située au sud de la Sicile. Indépendante, elle a rejoint l’Union européenne en 2004. Peuplée de moins d’un demi-million d’habitants, on ne sait pas grand-chose de Malte. Saviez-vous que le secteur des jeux en ligne représente 12 % du PIB maltais ?
Un secteur qui attire de nombreux travailleurs européens et la plupart des grands acteurs des jeux en ligne. Mais surtout un secteur où se dérouleraient des pratiques douteuses et notamment du blanchiment d’argent.
Une autorité de contrôle mise en cause
En France nous avons l’ARJEL (Autorité française de régulation des jeux en ligne), à Malte c’est la MGA (Malta Gaming Authority) qui régule et surveille le secteur des jeux en ligne.
Tout semblait fonctionner parfaitement, jusqu’à ce que Valery Atanasov, un ancien cadre de cette autorité, déclare à la presse que la MGA aurait recours à des pratiques douteuses. Plus précisément, il indique plusieurs dysfonctionnements pour une telle autorité :
- Ce sont les cabinets de consultants qui gèrent en réalité le secteur quitte à menacer la MGA.
- Des scellés absents ou brisés sur les serveurs d’opérateurs de jeu. Alors même que ces scellés sont nécessaires pour agréer les licences. Ces scellés sont posés par la MGA.
- Ces serveurs non scellés pourraient impliquer des arnaques de joueurs et du blanchiment d’argent.
Parmi les acteurs des jeux en ligne n’ayant pas leurs serveurs enregistrés, M. Atanasov évoque notamment la société Bettson qui est l’un des leaders de jeux de casino en ligne.
Licencié en 2015 pour avoir dénoncé ces manquements
Valery Atanasov était le directeur informatique de la MGA. Son rôle était d’inspecter les différents opérateurs de jeux en ligne présents sur l’île. Il indique qu’il était « le seul inspecteur pour les 250 opérateurs de jeux en ligne ». En 2015, il est licencié. Selon lui, ce licenciement fait suite à sa volonté d’avoir voulu dénonce certains manquements de la MGA et de certains acteurs du secteur.
Il a pourtant informé la MGA, mais également, la police, le Premier ministre maltais et les autorités de lutte contre le blanchiment. Sans résultat concret, son dernier recours était de prévenir la presse. Il est actuellement en procès contre la MGA pour licenciement abusif.
Si ses propos sont réfutés par la plupart des acteurs et des personnes travaillant dans le secteur des jeux en ligne maltais, ils sont tout de même défendus par Mario Galea, ancien directeur de la MGA et qui a démissionné en 2013 quelques mois seulement après son arrivée. Il avait démissionné parce qu’il « n’était pas prêt à diminuer ses standards éthiques ». En effet, à l’époque on lui a demandé de faire certaines concessions, ce qu’il n’a pas accepté en démissionnant.