La Coupe du monde est finie mais pas les paris sportifs
Le 22/07/2010
Le Mondial a suscité les engouements des joueurs en ligne. L’ouverture des sites en « .fr » a d’ailleurs était avancée pour pouvoir profiter du boom de la Coupe du monde. Mais les nouveaux parieurs vont-ils miser sur la L1 et les autres sports ? Eléments de réponse.
107 millions d’euros de mise pendant le Mondial
Selon l’ARJEL, l’ensemble des mises pariées au cours du dernier mois montent à 107 millions d’euros dont 70% rien que sur le football, avec une moyenne de 10 € la mise. Parmi ces parieurs du dimanche, l’un d’entre eux a carrément tiré le gros lot. Un joueur de PMU Paris sportifs a remporté 250 fois sa mise de 2 € en prédisant précisément la victoire 7-0 du Portugal contre la Corée du Nord.
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Malgré le bon démarrage des paris en ligne grâce à la Coupe du monde, les opérateurs craignent des lendemains qui déchantent. Isabelle Parize, la vice-présidente de Mangas Gaming, a confié à Reuters ses craintes : « on sait qu'il y a une masse de joueurs qui entrent pour parier sur ces gros évènements et ressortent tout de suite après. La question, c'est de savoir combien de gens vont rester et à quel niveau ils vont parier ».
Certains opérateurs boudent la France
Pendant le premier mois de l’ouverture des bookmakers en .fr, le marché comptait plus d’un million de joueurs actifs. Un chiffre plutôt décevant, comparé aux chiffres du marché illégal. Avant l’ouverture à la concurrence, les sites illégaux comptabilisaient plus de 2 millions de joueurs pour un total de plus de 3 milliards d’euros de mises.
Des chiffres qui refroidissent les nouveaux postulants au marché français. Entre une fiscalité lourde et des cotes moins attractives qu’ailleurs, nombreux sont les opérateurs à préférer ne pas s’implanter en France plutôt que de supporter ses contraintes. Isabelle Parize, par ailleurs présidente de l’Association des opérateurs de jeux en ligne internationaux, évoque une double punition pour les opérateurs : « le risque est que nous soyons deux fois punis : une fois parce qu'on a une rentabilité inférieure, la deuxième fois parce que des gens continuent à parier sur les sites en .com ».
Autre raison de grogne chez les opérateurs, le taux de retour aux joueurs. L’ARJEL a plafonné le taux maximal de redistribution des mises à 85%, contre plus de 90% ailleurs. Cette différence s’explique par le taux de la taxe d’Etat. Mais selon l’institution, en réalité les opérateurs n’atteignent pas le maximum en se fixant un taux compris entre 75% et 83%.
Plus de joueurs pour moins d’opérateurs
L’ARJEL espère que les millions de joueurs de sites illégaux se tourneront vers l’offre légale. Un vœu pieu qui ne tient pas compte du fait que les opérateurs licenciés ont un taux de redistribution moins élevé que les illégaux. Mais pour forcer la main, l’ARJEL compte renforcer ses sanctions contre les opérateurs non licenciés. L’Autorité a déjà ordonné une mise en demeure de 25 sites dont une dizaine d’entre eux ont d’eux mêmes cesser leur activité.
Pour Francis Merlin, le directeur général du salon « Monaco iGaming Exchanges » qui se tiendra en octobre, les opérateurs se devaient de tenter leurs chances sur le marché français : « quels que soient les obstacles d'une règlementation jugée plus tatillonne en France qu'ailleurs, les opérateurs n'avaient d'autres choix que de se positionner sur le marché dès son ouverture ». Cependant, il se montre peu optimiste quant à l’avenir de ces opérateurs. « D'ici deux à trois ans, il ne devrait plus rester que quatre ou cinq opérateurs, rentables ou proches de l'être et avec une notoriété assise. Il y a encore des places à prendre. Après, il faudra chasser les autres pour se mettre à leur place », anticipe-t-il.
Selon l’institut GBGC, le produit brut des jeux, donc les mises moins les gains, devrait doubler en France d’ici l’année prochaine et devrait se chiffrer à 665 millions d’euros.