Les sites de jeux légaux protègent maintenant mieux les joueurs
Le 16/06/2010 | 1 commentaire
Le président de l’ARJEL, Jean-François Vilotte, l’avait annoncé, l’ouverture du marché des jeux d’argent doit s’accompagner de mesures pour protéger les joueurs, contre d’éventuelles arnaques mais aussi contre eux-mêmes. Alors quelles sont ces mesures et comment les nouveaux opérateurs sont mis à contribution.
Garde-fous et modérateurs de jeux
Une des missions essentielles de l’ARJEL est d’éviter les fraudes, les arnaques et l’addiction dus à la récente ouverture du marché des jeux d’argent et de hasard en ligne. L’autorité de régulation a donc lancé une campagne de prévention sur Internet mais met aussi les nouveaux opérateurs à contribution.
Le président de l’ARJEL a clairement expliqué que « toute une batterie de modérateurs de jeux » seront « pour la première fois obligatoirement proposés aux joueurs » afin notamment d’éviter l’addiction. Ainsi, les opérateurs ayant récemment obtenus la licence d’exploitation française, doivent interdire l’accès des mineurs aux jeux en ligne, laisser la possibilité aux joueurs de définir une somme maximale de jeu, de s’auto-exclure et de s’inscrire sur le fichier des interdits de jeux et surtout, afficher des messages de prévention contre le développement des addictions. L’ARJEL prévoit notamment de veiller par des contrôles réguliers à ce que les opérateurs respectent ces règles et proposent le numéro d’assistance aux joueurs pathologiques « Joueurs/Ecoute/Info/Service ».
Si un opérateur ne respecte pas ses engagements, la commission des sanctions de l’Autorité de Régulation aura la possibilité de suspendre l’agrément, de réduire sa durée ou de retirer totalement l’opérateur. Des sanctions financières pourront aussi être prononcées et aller jusqu’à 5% du chiffre d’affaire.
Un certain scepticisme persiste
Malgré cela, certains s’interrogent encore sur la réelle volonté des pouvoirs publics de lutter contre ces pathologies du jeu. Selon le député PS de la Nièvre Gaëtan Gorce, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a scandaleusement « lâché prise sous la pression des différents opérateurs » après s’être tout d’abord prononcé contre la publicité pour les jeux en ligne en raison des risques d’addiction.
Un scepticisme partagé par plusieurs professionnels de la santé qui doutent fortement de l’efficacité des mesures proposés. Selon eux, les jeux en ligne possèdent un caractère addictif plus important que les jeux traditionnels à cause de l’écran qui aurait un effet hypnotique. Par ailleurs, il semble logique que le nombre de joueurs pathologiques va augmenter en même temps que l’exposition au jeu sera grande. Beaucoup craignent donc que l’accès aux jeux facilité par la Toile lève les contraintes qui pouvaient avant peser sur les joueurs comme la peur de l’illégalité et les pousse ainsi à jouer, pour le plus grand plaisir des opérateurs et de l’Etat.