Les paris sportifs SAjOO, préoccupation principale du Groupe Amaury
Le 15/06/2010
La rumeur est confirmée, le groupa Amaury a décidé de vendre « Le Parisien » et « Aujourd’hui en France ». La raison ? Se recentrer sur le sport avec l’Equipe et le site de paris SAjOO. Entre le secteur en plein essor des paris en ligne et les difficultés grandissantes de la presse écrite, Amaury a choisi.
Priorité donnée à la rentabilité
Propriétaire du groupe du même nom, Marie-Odile Amaury ne croit pas en la presse écrite et le fait savoir en mettant en vente le quotidien « Le Parisien » et son édition nationale, « Aujourd’hui en France ». Pour la veuve de Philippe Amaury, l’avenir du groupe réside dans le sport et les paris en ligne. Son bureau est d’ailleurs à Boulogne, là où le groupe abrite désormais le siège du journal « L’Equipe » et de sa nouvelle filiale de jeux en ligne, Sajoo.fr.
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Le groupe ne s’en cache pas, la priorité c’est la rentabilité. Or, avec un marché des jeux en ligne dont le chiffre d’affaire global est prévu pour s’élever à 2 milliards d’euros en 2011 et jusqu’à 3,5 milliards d’euros d’ici à 2013, le groupe joue la prudence. Tout est alors fait pour développer la notoriété de SAjOO, qui travaille avec l’agence de communication Grayling.
D’autant plus que c’est bien parti pour SAjOO, qui vient de s’allier avec le site d’information boursière et financière, Boursorama.com dans le cadre des paris sportifs en ligne mais aussi du poker. Un partenariat qui assure à la filiale d’Amaury d’être visible sur le site Boursorama et de toucher ainsi une audience qui se prête facilement au jeu des paris en ligne, à savoir une majorité d’hommes âgés de 25 à 49 ans.
La crise de la presse écrite est mondiale
Une santé financière qui contraste en effet avec la crise qu’est en train de traverser la presse écrite. « Le Parisien », qui semblait avoir échappé à la crise économique n’a finalement pas été épargné l’année dernière. Le titre qui s’est pourtant vendu à près de 500 000 exemplaires en 2009, à connu un recul de 4,7% de ses ventes. Pour contrer le phénomène, la direction a d’abord tenté de réduire les effectifs mais, face au mécontentement des salariés, elle a préféré faire marche arrière et se séparer du titre.
Il faut dire que si on regarde autour de nous, il n’y a pas vraiment de quoi rassurer sur la santé de la presse écrite, qu’elle soit française ou étrangère. Celle-ci est sévèrement touchée par une crise mondiale depuis une dizaine d’années. En Angleterre, des titres prestigieux comme le « Financial Times » ont du avoir recours à des licenciements. Aux Etats-Unis, le groupe Tribune (« Chicago Tribune », « Los Angeles Times »,…) s’est déclaré en faillite il y a plus d’un an et le « New York Times » n’est pas passé loin de la disparition pure et simple. Concernant l’hexagone, ce n’est pas plus glorieux. De nombreux titres comme « Libération », « l’Express », « France Soir » ou encore plus récemment « Le Monde » ont traversé, ou traversent encore, une période d’incertitude et de réelles difficultés économiques.
La faute à internet !
Le principal mis en cause comme étant le responsable majeur de cette situation n’est autre qu’Internet. Or, dans le cas présent, l’intérêt de la Toile au dépend de la presse écrite est clairement affiché par le groupe Amaury, ce qui ne va pas manquer de déchaîner une fois de plus les passions contre le net.
Mais il n’est pas la seule raison de cette crise. La presse écrite française souffre d’une hausse des coûts et d’une baisse des recettes. Si la baisse des recettes est en partie due à Internet, il ne faut pas non plus négliger l’influence des gratuits, de la radio où encore de la télévision et notamment des chaines d’informations en continue. La hausse des coûts quand à elle est due principalement aux clauses de conscience et de cession servant à garantir l’indépendance d’un titre et qui sont particulièrement importantes en France.
Mais tout n’est pas noir dans l’univers de la presse écrite puisqu’à peine en vente, « Le Parisien » suscite déjà l’intérêt de grands groupes candidats au rachat, de l’Allemand Springer au Français Bolloré. Un intérêt qui laisse rêveur mais nous interpelle, pourquoi racheter un titre de presse si le secteur est forcément voué à l’échec ? Cet intérêt n’est-il pas une preuve que la presse écrite n’est pas prête de disparaitre ? Et puis, si beaucoup d’entre nous ne lisent plus la presse écrite, sommes-nous pour autant prêts à voir disparaitre tous les grands quotidiens français des kiosques ?...