Poker : la femme est l’avenir de l’homme ?
Le 13/04/2011
En citant Aragon, Jean Ferrat chantait que la Femme était l'avenir de l'homme. Un peu trop en avance sur son temps, le refrain tend à se vérifier au poker, notamment sur internet.
Les tournois Ladies se développent
Conscient de la part importante de joueuses dans les tournois mixtes, l'opérateur Winamax, que l’on voit partout à la télévision, a décidé d'organiser un freeroll de 250 € exclusivement féminin tous les mercredis à partir de 21h30. Autre rendez-vous pour les joueuses, le mardi à 21h avec un tournoi à 5 € de buy-in. A la clé : un prizepool de 500 €.
Si le concept des « Ladies » n’est pas nouveau, il a été finement remis au goût du jour en mars dernier lors de la journée de la femme, par Everest Poker. Depuis cet évènement assez fructueux, le site d’Estelle Denis a décidé de programmer un freeroll chaque premier samedi du mois à partir de 21h. Une bonne manière d'attirer, après les trentenaires, pères de famille, séniors as du bluff, jeunes débutants au sang chaud, les femmes tout simplement. De quoi remplir toutes les soirées des joueuses.
Un monde de machos bien tendres
On pourrait croire le tapis domaine de vieux cow-boy du Far West à l'aise avec le barillet. Rien de tout cela. En période de tournois, les hommes sont absorbés par la victoire et le dépouillement de l'adversaire. Le concurrent pourrait être une chèvre, une quatre fromages ou une canette de bière, même constat. Les querelles hommes/femmes n'ont rien à faire autour d'une table, où règne une ambiance assez respectueuse. D'ailleurs, très peu sont les joueuses qui se plaignent d'une remarque déplacée. « Après, il y en a toujours qui vont te faire des leçons de poker à la table, ce à quoi généralement je réponds quelque chose du genre “et le carré bat la suite ou c'est l'inverse, rappelle moi ? » plaisante Vanessa Hellebuyck, la première française à avoir gagné un bracelet WSOP (en 2010).
Mais une allusion machiste n'a jamais fait de mal à personne. Ce n'est pas Roger Hairabédian qui dira le contraire. Réputé pour son bluff autant que par sa provocation, le joueur à quelques belles tirades à mettre à son actif. « Bien entendu, il y aura quelques rares exceptions, mais en règle générale vous combattez avec un gros handicap. Ce qui vous manque ? Et bien tout simplement “la force”. […] Votre “grâce” et votre pouvoir de “séduction” ne suffiront pas pour compenser l'esprit guerrier de l'homme ». Rien de tel pour détendre l'atmosphère.
Les femmes sont prises au sérieux
Il y a encore quelques années, une femme cartes en mains faisait rigoler ses adversaires masculins. En deux ou trois tours, leurs méthodes étaient analysées facilement par les requins aux dents longues. Mais le constat est bien différent aujourd'hui. Certaines joueuses sont passées pro et sont devenues de vraies stars qui font vendre du papier.
Liv Boeree, jeune Anglaise de 25 ans et vainqueur de l'étape de l'European Tour de San Remo, peut en témoigner. En plus de signer quelques centaines d'autographes, elle s'est mise plus d'un million d'euros dans la poche. Même tarif concernant Vanessa Selbst. Cette jeune Américaine, militante pour les droits homosexuels, a gagné le Partouche Poker Tour en 2010. Résultat: 1,3 millions d'euros. Douces, mais terriblement efficaces.
La télé à leurs pieds
Le petit écran a senti le vent féminin venir depuis belle lurette. Qui a présenté la Team Poker Tour le 1er avril sur Paris Première ? Shirley Bousquet (photo). La belle Nancy de Caméra Café était en effet aux commentaires de ce tournoi présenté depuis le Cercle Gaillon de Paris.
Qui présente « Carrément Poker » le samedi soir sur W9 ? Estelle Denis. La ravissante animatrice longtemps cantonnée au football cherche à donner une dimension ludique au poker. Pari réussi.
N'en déplaise à certains conservateurs, les femmes s'installent confortablement aux tables des différents tournois. Décolletés, regards de braises, sourires ravageurs, il va falloir s'y habituer et les affronter sous peine de leur donner une fois de plus raison : elles dominent les hommes.