Ces sites de poker qui refusent les joueurs français et critiquent la loi
Le 18/05/2010
La validation de la loi sur les jeux en ligne vient de faire ses premiers dégâts collatéraux. Les sites de poker Partouche, Paradise Poker, ou encore Betfair viennent de bloquer l’accès à leurs clients français, non sans faire quelques critiques.
Fermeture des comptes français !
Depuis quelques jours, les forums s’enflamment, et pour cause. Conséquence directe de la publication de la loi au Journal Officiel, trois salles de poker en ligne ont décidé de fermer leur réseau aux joueurs français.
Alors que tous les opérateurs qui souhaitent obtenir une licence travaillent d’arrache pied pour remplir tous les critères de l’ARJEL, Partouche, Paradise Poker et Betfair ont décidé de ne prendre aucun risque en bloquant les joueurs français pour ne pas rester dans l’illégalité. Seul problème, personne, et encore moins les inconditionnels de ces sites, n’en ont été informés. Ainsi, les joueurs réguliers de « partouche.com » n’ont pas pu accéder à leurs tables, sans en comprendre la raison. Sur Paradise, même problème, plus rien n’est accessible pour les joueurs français qui ne peuvent même plus ouvrir un compte. Si l’opérateur n’a pas été clair sur les raisons de cette fermeture soudaine, il a tout de même indiqué aux internautes en mal de réponse : « A cause du changement de la loi en France, notre service client est confronté à un nombre de demandes élevé. Veuillez excuser en avance tout délai éventuel dans le traitement de votre requête ». Cependant, tout semble mis en place pour que chacun puisse récupérer ses gains, même si cela prendra plus ou moins de temps.
Les joueurs de Betfair, quant à eux, ont eu la surprise de recevoir un mail en anglais les prévenant que, suite à la publication de la loi au Journal Officiel, l’accès à « betfair.com » était désormais impossible sur le territoire français. Le site explique qu’il « envisage les différents aspects du nouveau régime, considère le fait de prendre une licence et annoncera son plan en temps et en heure ».
Et si Betfair ne demandait pas de licence ?
En effet, l’opérateur qui a obtenu récemment son 3 millionième joueur termine son email par une critique ouverte de la nouvelle loi sous-entendant que l’ouverture du marché ressemble plus à une fermeture. Le directeur des affaires publiques européennes de Betfair, Tim Phillips, ne mâche pas ses mots quand il parle de la nouvelle loi française. Selon lui, elle favorisera d’abord les acteurs déjà en place au détriment du consommateur français. « La loi actuelle donne le choix entre un système peu attrayant en termes de gain, et des acteurs illégaux. Les faibles reversements ont été taillés sur mesure pour avantager les acteurs historiques du marché, le PMU et la FDJ ». Il estime par ailleurs que les règles du jeu manquent de clarté, notamment dans le travail avec l’autorité de régulation : « Je ne suis pas un technicien, mais je peux vous dire que toutes les conditions ne sont pas réunies ».
Il espère que la clause de révision, prévue dans les 18 premiers mois de mise en application de la loi, apportera des changements conséquents. Dans le cas contraire, le leader mondial du « betting exchange » affirme ne pas être « chaud pour demander une licence dans ce contexte ». La question sera alors de savoir si l’opérateur fera le choix de se retirer définitivement du marché français ou de rester dans l’illégalité.