Le Black Friday du poker en ligne : Full Tilt et PokerStars fermés
Le 19/04/2011 | 1 commentaire
La police des polices américaines ne rigole pas. Et lorsque l'on joue avec l'interdit, les sanctions sont cash. Les fondateurs de trois plus gros sites de poker en ligne prospectant aux États-Unis ont été arrêtés et mis en examens vendredi dernier (le fameux « Black Friday ») pour fraude bancaire et blanchiment d'argent. Accusés d'avoir dissimulé des revenus tirés des jeux d'argent sur internet, ils risquent d'être condamnés à 30 ans de prison.
Le poker en ligne interdit aux USA
Une loi « à la française » devait être adoptée dans les prochains mois. Mais jusqu'à présent et depuis 2006, l'UIGEA est en application aux États-Unis. Cette loi interdisant les jeux en ligne est contestée au Congrès depuis l'arrivée de Barack Obama.
Or, il est bien trop tard. Vendredi dernier, l'opération que l'on appel désormais « The Black Friday » dans le monde du poker, a bien eu lieu. Les dirigeants de trois opérateurs de jeux qui ont tenté de contourner la loi croupissent en prison en attendant leur jugement.
PokerStars, AbsolutePoker et Full Tilt Poker dans de sales draps
Il y en a beaucoup plus en activités mais ils n'ont été que trois opérateurs à être épinglés. Les fondateurs de PokerStars, AbsolutePoker et Full Tilt Poker doivent justifier les quelques 7,5 milliards de dollars détournés depuis 14 pays, dont les États Unis, vers des comptes à l'étranger.
Selon l'enquête, les trois accusés dissimulaient les versements des joueurs sous formes d'achats fictifs dans d'autres pays, tels des bijoux ou des balles de golf.
Aujourd'hui, 76 comptes en banques ont été bloqués et la page d'accueil de ces opérateurs a été remplacée par un message du FBI. De quoi cliquer sur la croix rouge en haut à droite.
Une taupe déjà arrêtée a peut-être craché le morceau
Les accusés, « bien que sachant parfaitement que leurs activités impliquant des clients et des banques américains étaient illégales, ont tenté de fausser la donne », a affirmé Janice Fedarcyk, une responsable du FBI. Mais comment les gros bras des USA ont-ils réussi à infiltrer ce réseau jusqu'à présent parfaitement hermétique ?
Le nom de Daniel Tzvetkoff semble bien proche de l'opération. Arrêté l'an dernier pour les mêmes raisons, ce jeune entrepreneur australien aurait susurré à l'oreille des membres du FBI quelques informations sur ses « confrères » pour sortir un peu plus vite. Résultat : onze interpellations lors de ce Black Friday, dont les patrons des deux premiers leaders mondiaux.
Les conséquences de ce séisme du poker outre-Atlantique
Une telle claque dans le berceau du poker en ligne aura probablement des retombées sur les pays friands de brelans. Avec 76 comptes épluchés, les joueurs américains risquent de perdre les gains qu'ils étaient en passe de recevoir.
Plusieurs tournois et compétitions ont dores et déjà été annulés et le maintien de circuits mondiaux reste en suspend. Quant aux filiales françaises, elles se veulent rassurantes, à l’image du message de PokerStars qui assure son avenir hors-USA non menacé. Un peu comme le gouvernement japonais après la catastrophe de Fukushima.