L'équipe de France met à mal les bookmakers !
Le 21/06/2010
A moins d’un miracle, les Bleus ne passeront pas le premier tour de la Coupe du monde 2010 et ne rentreront certainement pas dans l’hexagone la tête haute. En plus d’une déception générale dans le cœur des Français, causée autant par les résultats que par le comportement de l’équipe, la situation entraîne de graves conséquences financières pour tous ceux qui avaient misé sur les Bleus. Les bookmakers ne sont pas épargnés.
TF1, première victime de la débandade
Selon toute vraisemblance, l’Equipe de France sera de retour au pays mardi, après sa rencontre contre les « Bafana Bafana » d’Afrique du Sud. Un résultat médiocre en Coupe du monde donc, mais auquel s’ajoute une série de scandales plus étonnants les uns que les autres et qui participent à noircir l’image des Bleus, si adulés en 98.
Cette probable élimination précipitée et surtout ce désamour des Français envers une équipe en qui ils ne se reconnaissent plus, fait déjà des ravages financiers du côté des partenaires des Bleus. Au côté d’Adidas, de SFR, ou encore de Quick qui vient d’annoncer le retrait de la campagne de publicité faites pas Nicolas Anelka, TF1 est la principale victime de la situation. Ayant déboursé 87 millions d’euros de droits de diffusion et entre 6 et 7 millions d’euros de production, la chaine ne touchera que le minimum des recettes publicitaires. On estime à une quarantaine de millions d’euros le montant général des pertes que va subir la première chaîne sur l’événement.
Les matches de l’Equipe de France contre l’Uruguay et le Mexique on été suivis par 15 millions de téléspectateurs, un bon chiffre qui nuance tout de même celui des autres matches. Les chocs Brésil-Corée du Nord et Paraguay-Italie ont quand à eux attiré 8,5 et 6,9 millions de téléspectateurs. « C’est plutôt bon. Mais l’éviction de la France risque de casser l’intérêt pour les autres matches et l’envie des annonceurs d’investir sur cet événement », indique Philippe Nouchi de Reload (Publicis).
Des chiffres déjà en baisse du côté des bookmakers
Un nombre de téléspectateurs en baisse qui fait craindre du coté des bookmakers une chute du nombre de parieurs. Pourquoi parier sur un match s’il ne nous intéresse pas assez pour le regarder ? « Cette élimination est catastrophique », déclare Nicolas Beraud, PDG de Betclic, car les premiers effets se font déjà ressentir. Samedi, l’opérateur tout récemment agrée par l’ARJEL a constaté une baisse de 60% des inscriptions par rapport aux sept jours précédents. Mais ce n’est pas tout, « Nous avons constaté une baisse de 30% des mises », se désole Nicolas Beraud qui avoue clairement que « entre l’ambiance et la quasi-élimination des Bleus au bout de deux matchs, c’est le pire scénario qu’on pouvait imaginer ».
Une situation qui va en amener certains à lever le pied sur les dispositifs de communication initialement prévus. D’ailleurs Betclic ne s’en cache pas : « Nous songeons à réduire nos investissements publicitaires en presse et en télé ». Il faut dire que pour faire partie des gagnants de l’ouverture du marché des paris en ligne, chacun avaient mis les bouchées doubles sur ce qui s’apparentait à une guerre de la communication.
Cependant, chaque sponsor, qu’ils soient bookmakers ou non, va tenter de demander réparations d’une manière ou d’une autre. Même s’ils ne bénéficieront certainement pas de ristourne, il se pourrait que certains demandent davantage de visibilité. Comme l’explique le porte parole du PMU, « Le rapport de force change. Le balancier est de notre côté ». D’ailleurs des contreparties seraient d’ores et déjà en négociation pour le cas où les Bleus ne seraient pas qualifiés à l’Euro ou pour la Coupe du monde du Brésil.
En attendant, tout les espoirs se portent sur Laurent Blanc, futur sélectionneur, qui, on l’espère, pourra inverser la tendance mais aussi redorer ce maillot bleu déjà sacrément terni.