«Très heureux de faire partie de la famille Everest Poker»

Par Fabrice SOULIER, Everest Poker, le 14/05/2012

KUZEO : « Bonjour Fabrice. Comment se déroule cette année 2012 de poker ? »

Fabrice Soulier : Jusqu’à présent plutôt bien ! J’ai eu un bad run de 6 mois après ma troisième place en septembre à l’EPIC à Vegas : j’ai joué pas mal de tournois et sauté à chaque fois avant l’argent. C’était vraiment difficile à gérer car j’avais l’impression que ça n’en finirait pas. Dès que j’avais une main, le joueur en face avait mieux, je ne sais pas combien de brelans floppés j’ai perdu. Un cauchemar. Mais heureusement, les vents ont tourné à Los Angeles en février, où j’ai gagné side event NLHE 6-max, un side du WPT. Ca a brisé net le cycle et j’ai ensuite enchainé sur ma troisième place à l’EPT de Campione.

« Vous êtes 14ème du Global Poker Index 2012 ! Quelles sont vos ambitions pour cet été et notamment les WSOP 2012 ? »

Revenir dans le top 3 mondial ! Comme début juillet 2011 !  En ce moment, rien ne compte plus pour moi que ma préparation aux WSOP : j’ai vraiment envie d’être dans les meilleures conditions pour tenter de faire à nouveau un beau résultat (NDLR : un bracelet aux WSOP 2011 de l’année passée). Du coup, je passe ma vie dans les papiers administratifs et dans mes différents business afin de mettre de l’ordre et de jouer la tête libre de toute obligation. De même, je pars fin du mois pour une retraite d’une semaine où je vais faire du sport, bien dormir, bien manger, etc… Je n’ai jamais pris les WSOP à la légère et cette année, encore moins que les autres. En août, quoiqu’il se soit passé, je veux surtout n’avoir aucun regret. En tout cas, j’ai vraiment hâte d’y être…

« Justement, comment évolue le niveau des joueurs français selon vous ? »

Les joueurs français sont de plus en plus présents dans les tables finales des gros tournois et nous sommes désormais reconnus aussi comme autre chose que des mauvais perdants qui se lèvent en hurlant de joie quand ils touchent leur ventrale river… De façon générale, le niveau des joueurs de poker en NLHE ne cesse d’augmenter : il suffit de regarder certaines vidéos d’il y a quelques années pour voir le gouffre qui nous sépare des anciennes techniques. Il est clair que le niveau global est meilleur chaque année et le online y est pour beaucoup : il est fréquent d’arriver à une table, ne connaitre personne et d’être impressionné par le niveau général. L’edge ne cesse de se réduire : c’est aussi pour cela que je suis content de jouer en mixed games [rires].

« Vous êtes ambassadeur d'EverestPoker.fr.Comment trouvez-vous le site et le logiciel? "Quelles évolutions peut-on attendre ? »

Je suis très heureux de faire partie de la famille d’Everest Poker depuis plus de deux ans maintenant ; je me sens bien avec cette room et les gens qui y travaillent. Nous avons récemment entreprit une vaste opération de changement : nous avons une nouvelle offre de tournoi (beaucoup plus riche) qui se met en place, une nouvelle version des tables va bientôt arriver, tout comme la généralisation des nouvelles structures de blinds performantes et agréables à jouer et aussi, des nouvelles structures de paiement. Nous aurons bientôt, purement et simplement les meilleurs pay-out du marché.

Pour des raisons commerciales, les sites concurrents paient souvent 16 ou 18% du field, avec un paiement super flat au début puis très top heavy sur le podium. Ce qui rend difficile tout gain régulier pour un joueur pro. C’est ainsi que si certains sites vont proposer 12 ou 13 euros à la première place payée pour un tournoi à 10 euros (ce qui est une aberration), sur Everest, elles seront à 18, voire 20 euros. Ca change tout. De même, Everest va continuer à travailler sur tous les autres points, techniques ou pas, pour offrir le meilleur du poker en ligne !

« Quelles sont les différences majeures entre le jeu en ligne et le jeu en dur selon vous ? »

Les deux disciplines requièrent des qualités différentes. En live, et contrairement au online, il n’y a pas que les mathématiques qui comptent. Pour être un gagnant online sur le long terme, il faut faire beaucoup de volume, régulièrement, et automatiser ses réflexes de jeu : quand on prend systématiquement la bonne décision mathématique dans un spot précis, on est gagnant. En live, c’est différent car non seulement on ne peut pas faire autant de volume (ce qui implique une variance plus grande) mais en plus, on fait face à son adversaire. C’est là que l’expérience fait la différence : un bon joueur en live sait à qui il a affaire et l’analyse de son adversaire permet de choisir des lignes de jeu différentes.

Il n’est plus question de jouer seulement comme un robot mathématique mais de prendre surtout en compte tous les composants de son adversaire : en trouvant ses points faibles, il devient possible de le retourner comme une crêpe. Online, on change de table très souvent : on n’a pas le temps de savoir à qui on a à faire.

« Quels conseils pourriez-vous donner aux lecteurs de KUZEO.com qui débutent en jouant de l'argent en ligne ? »

Le premier conseil c’est de ne jamais jouer de l’argent que l’on ne peut se permettre de perdre. Ca permet de jouer librement et de prendre ses décisions en toute liberté et sans être scared money, ce qui est primordial. Le poker doit être et rester un loisir et donc, il faut y mettre le budget qu’on mettrait dans un loisir comme des cours de karaté ou une soirée cinéma. De même, la lecture de livres ou de sites stratégiques fera la différence.

Ensuite, il ne faut pas croire que l’on sait jouer parce qu’on a gagné un tournoi ou deux ; il faut se remettre en question tout le temps et travailler sur ses points faibles. Cela fait bientôt 25 ans que je joue et pourtant, je me remets souvent en question et j’apprends encore une chose nouvelle à chaque tournoi !