«Le poker est riche en émotions, il ne faut pas les louper»
Par Hugues FOURNAISE, photographe, le 05/08/2010
Nous avons le plaisir d’interroger Hugues Fournaise, également connu sous son pseudo « defunkt » ou encore « Def ». S’imposant comme un des meilleurs photographes de poker, il sillonne les tournois du monde entier pour prendre des clichés hors du commun au travers desquels les émotions des joueurs professionnels sont remarquablement mises en valeur.
Kuzeo : « Bonjour. Racontez-nous comment vous vient ces deux passions, poker et photographies… »
Hugues Fournaise : Je suis photographe amateur depuis mon enfance, je trainais enfant dans le labo noir et blanc de mon père lui-même photographe amateur. J'ai laissé la photo pendant des années avant de revenir à cette passion à travers le poker. Quand j'ai commencé à jouer, il y a cela 4 ans, je me suis en même temps remis à la photo, j'ai toujours aimé les portraits et le monde du poker représentait pour moi un sujet intéressant. De plus, le prix des boitiers réflexes avait bien baissé et je pouvais me permettre cet investissement. A chaque tournoi amateur de mon club (poker@lyon), je prenais le temps de shooter mes amis à la table, pour mon plaisir mais aussi pour le leur car je mettais toujours mes photos sur internet pour eux. Début 2009, je décide de quitter mon poste de cadre dans le jeu vidéo pour tenter l'aventure de devenir photographe professionnel dans le milieu du poker.
« Justement, en 2009, quels tournois avez-vous parcouru ? »
Mon premier tournoi fut l'EPT de Deauville avec « club poker », ensuite, j'ai parcouru la France et shooté les joueurs des super satellites du Partouche Poker Tour (PPT) pour « live poker » et poker-photo.com, puis l'EPT de San Remo, le grand final de Monaco, les WSOP, la finale du PPT à Cannes puis le WPT de Marrakech. Une compilation de 100 photos qui ont marqué l’année 2009 est consultable sur mon site web huguesfournaise.com.
« Quels sites et magazines de poker comptez-vous comme clients ? Comment fonctionnez-vous ? »
Je travaille beaucoup pour le magazine « live poker ». Georges Djen, le directeur de publication, a cru en moi dès le début et sans lui je ne serais pas la. Je travaille aussi pour des teams pro : Winamax pour qui j'ai été le photographe officiel lors des WSOP 2009 et pour Partouche Poker, pour qui j'ai fait une série de photos à la table et en studio lors du WPT de Marrakech.
Je suis cette année le photographe officiel des France Poker Series de PokerStars. Je fonctionne surtout au forfait à la journée, je shoote toute la journée pour mon client et je livre la plupart des photos après post traitement.
« Le poker fait vivre de fortes émotions. Comment essayez-vous de retranscrire cela grâce à la photographie ? »
Le poker est un sujet vraiment passionnant pour un portraitiste. Etant moi-même joueur, j'attends le moment parfait pour déclencher, j'attends que le joueur ait des cartes et qu'il joue un coup. A ce moment, je sais à peu près ce qu'il va se passer, il va lancer des regards à ses adversaires, il va toucher ses jetons, les lancer au milieu ou bien jeter ses cartes... Tous ces moments sont forts en émotion et il ne faut pas les louper.
« Avez-vous en tête quelques exemples de photos où l’instant a été vraiment important ? »
Bien sûr ! Par exemple les bagues de Devil Fish pour lesquelles je suis resté une demi-heure à attendre la bonne photo, ou encore le bad beat de Joël Benzinou à l'EPT de Deauville.
J'ai passé cette année un mois à Las Vegas pour faire des photos pour un livre de photos qui est en projet. Les WSOP, c’est l'endroit le plus intéressant pour moi, en plus d'avoir toute la planète poker sur place, la lumière est la plus belle au monde.