Pourquoi les casinos en dur sont-ils satisfaits du projet de loi libéralisant les jeux en ligne ?
Le 13/04/2010 | 2 commentaires
Le projet de loi est voté depuis à peine une semaine qu’il fait déjà des heureux, et non des moindre, les casinos. Ceux-là même, qui accusaient les jeux en ligne d’être la cause de leur chiffre d’affaires en baisse, reprennent du poil de la bête. Pourquoi un tel revirement ? Explications.
Les casinos retrouvent le sourire
Depuis l’apparition des jeux en ligne, les casinos « en dur », en opposition à ceux qui se jouent sur internet, ont vu leur chiffre d’affaires chuter considérablement. La diversification de l’offre est évidemment à l’origine de cette baisse d’activité, mais pas seulement car, dans le même temps, le gouvernement augmentait les restrictions pour les clients. Interdiction de fumer et contrôles d’identité obligatoires ont fini de faire fuir les joueurs, pour le plus grand bonheur des opérateurs de jeux en ligne. Et pour couronner le tout, la crise étant passée par là, les seuls joueurs restant dans les casinos ne jouaient plus avec la même ferveur et réduisaient le montant de leurs mises. Le Produit brut de Jeux (PBJ) des 197 casinos français avait ainsi reculé de 9% durant l’année 2008-2009, mettant fin à une longue série d’années glorieuses. Mais cette période néfaste semble révolue. La nouvelle loi sur la libéralisation des jeux en ligne prévoit, en effet, qu’une partie des taxes payée par les opérateurs pourrait leur être bénéfique et indirectement leur parvenir. En attendant, les différents opérateurs doivent faire la queue devant l’ARJEL, afin de recevoir la précieuse licence de jeux, autant dire que dans le milieu la jubilation se fait sentir.
Des bénéfices pour les villes de casinos
La nouvelle loi prévoit que les taxes imposées aux opérateurs de jeux en ligne doivent servir à renflouer les caisses de l’Etat et donc, indirectement, les caisses des communes. En effet, l’Etat a prévu de reverser une partie de l’argent prélevé, aux villes accueillant des hippodromes et/ou possédant des casinos. Selon l’amendement Fasquelle, pas moins de 15 % du prélèvement sur le poker en ligne devrait revenir aux villes de casinos, de la même manière que 15% du PBJ des casinos en dur leur revenait déjà. En France, le chiffre d’affaires des jeux en ligne avoisinera, selon certaines estimations, les 800 millions d’euros cette année, de quoi renflouer les caisses de l’Etat et mettre du baume au cœur des villes de casinos et de courses hippiques. Des villes qui investiront ainsi davantage dans le tourisme et donc dans les casinos eux-mêmes, véritables locomotives touristique. Ainsi, chacune mettra les moyens nécessaires en communication et en promotion pour remplir à nouveau son ou ses casinos. Selon Daniel Fasquelle, à l’origine de la mesure, « Les villes qui ont un casino sont les locomotives de l'économie touristique nationale. […] L'office de tourisme mais aussi l'ensemble des équipements sportifs et culturels de la ville vivent de ce budget ». Sans oublier qu’un casino représente à lui seul des centaines d’emplois.
Cependant la concurrence pour les casinos reste rude, notamment à l’étranger. La prochaine étape est maintenant Bruxelles, afin de sensibiliser tous les pays de l’Union Européenne à cette problématique, tout en tenant compte bien sûr des spécificités régionales et de la concurrence des pays voisins. Un challenge difficile à relever.