«Les services gravitant autour des jeux d’argent en ligne bénéficieront de l’ouverture»
Par Matthieu BOSSER, Betrsport, le 07/02/2010
Le créateur de Betrsport nous parle de son concept qui permet de parier gratuitement. Aussi, il nous donne sa vision du marché, ouvert dans quelques mois (juin 2010).
Kuzeo : « Bonjour Matthieu. Pouvez-vous présenter Betrsport et en quoi il se différencie de ce qui se fait déjà en paris gratuits sur le net ? »
Matthieu Bosser : Bonjour l’équipe Kuzeo. Betrsport propose une offre de paris sportifs gratuits sur internet sous forme de concours permanent. Différents challenges sont proposés, hebdomadaires et mensuels, avec de multiples cagnottes en cash à gagner selon votre classement.
Betrsport se distingue de ses concurrents à plusieurs niveaux : notre mission est avant tout de permettre à nos membres de se familiariser avec le pari sportif, qui n’est pas vraiment une culture en France comme il peut l’être en Angleterre. C’est pourquoi nous tentons de nous rapprocher le plus possible de l’offre que proposent les bookmakers en termes de type de paris et de couverture d’une discipline. Par exemple, nous sommes aujourd’hui les seuls à proposer les paris combinés gratuitement. Le foot et le turf sont les deux disciplines pour le moment disponibles. 36 compétitions sont couvertes pour le foot et toutes les courses au niveau mondial pour le turf. L’ensemble des paris que vous trouverez sur Betrsport sont réellement proposés par les bookmakers. Nous utilisons d’ailleurs leurs cotes pour nos paris, toujours dans ce souci de coller à la réalité.
Betrsport offre une batterie de statistiques sur les clubs et les chevaux, ce qui permet à nos visiteurs de bien préparer leurs pronostics. Enfin, pas de cadeaux mais bel et bien du cash à gagner, tout ceci, entièrement gratuitement bien sûr.
Betrsport s’adresse donc aussi bien aux personnes souhaitant découvrir sans risque le monde du pari sportif, qu’à ceux cherchant un simple jeu divertissant, où l’aspect communautaire est très présent.
« Les joueurs qui jouent gratuitement le font-ils pour s'entraîner avant le payant ou bien ce sont des internautes qui refusent les paris payants ? »
Nos membres sont plutôt des joueurs en attente de la libéralisation du marché. Cela est dû au fait que notre site correspond à l’offre qu’ils trouveront une fois la loi promulguée. Ils ont là tout le loisir de s’entrainer en douceur avant de se jeter à l’eau chez nos partenaires bookmakers. Cependant, l’aspect fortement distrayant du site - cela reste un jeu - permet également d’attirer des personnes à priori moins sensible au pari mais qui trouvent leur compte sur Betrsport en terme de fun, voir même d’amitié grâce aux fonctions sociales du site.
Plus globalement, je pense que les adeptes du pari gratuit sont majoritairement intéressés par l’activité elle-même. C’est à dire qu’une fois le marché ouvert en France, une grande partie d’entre eux sera susceptible de devenir cliente de bookmaker. Ceci étant dit, les sites de paris gratuits sont également un moyen de convertir les non initiés et ainsi d’élargir le spectre de clients potentiels pour nos partenaires
« Quel est la forme de partenariat que vous avez mis en place avec ZeTurf ? »
Depuis le 1er février, nous proposons de parier gratuitement sur le turf. Cela découle effectivement d’un partenariat avec le bookmaker hippique ZeTurf. Nous avons développé cette partie du site sur mesure pour eux et proposons ainsi toutes les courses couvertes par ZeTurf, en gratuit.
L’idée est encore une fois de familiariser notre audience au pari hippique (mutuel) dans les conditions réelles. ZeTurf détient l’exclusivité des espaces publicitaires de cette section. Nous sommes très fiers de ce partenariat au long cours, ZeTurf étant sans conteste le bookmaker de référence sur le turf, après le PMU. Nous apprécions particulièrement le fait qu’il fasse bouger les lignes dans un secteur où un monopole historique est présent. Ce dynamisme correspond tout à fait aux valeurs que veut porter Betrsport.
« Le PMU offre quasiment à chaque fois de moins bonnes cotes que ZeTurf. Comment expliquez-vous cela et pensez-vous que cet opérateur historique - qui prévoit des paris sur tous les sports -, comme la FDJ, pourront rivaliser aux niveaux des offres et des cotes avec les autres ? »
Le niveau des cotes hippiques que propose ZeTurf est effectivement extrêmement compétitif par rapport au PMU. Cela est du au taux de redistribution des mises, très élevé chez ZeTurf.
Une fois l’ouverture officielle, les règles seront les mêmes pour tout le monde. Je pense donc que ces écarts pourraient se réduire. La différence se fera sans doute au niveau de l’offre de pari plutôt que sur les cotes. C’est une question à poser aux acteurs concernés !
« Justement, de quel œil voyez-vous cette régulation du marché ? Qui en sortira gagnant selon vous ? »
La régulation va changer pas mal de choses et je pense qu’il y aura des déçus ! Beaucoup se jettent dans ce nouveau secteur pensant que c’est un Eldorado. Je suis beaucoup plus réservé là-dessus. L’Europe compte une bonne douzaine d’acteurs en place depuis des années, avec des finances solides. L’ouverture leur profitera en priorité. Les nouveaux venus devront faire des investissements énormes en communication pour gratter quelques pourcentages de part de marché et pour une profitabilité incertaine. Une consolidation du secteur paraît également inéluctable dans les mois à venir. Chacun voudra renforcer sa position et profiter des synergies dégagées par une fusion. Trouver une niche encore peu exploitée pourrait être la solution pour tirer son épingle du jeu.
En revanche, les services gravitant autour des jeux d’argent en ligne, tels que les fournisseurs de contenus, les portes-monnaies virtuels, ou les guides et autres sites d’informations sur le secteur devraient, quant à eux, bénéficier grandement de l’ouverture. C’est un peu une nouvelle ruée vers l’or avec des chercheurs souvent déçus et des vendeurs de pelles souvent ravis !
« Que proposerez-vous en plus au moment de la libéralisation ? Vous limiterez-vous à la promotion des opérateurs agréés par l'ARJEL qui auront reçu les licences ? »
Tout d’abord, nous n’avons pas vocation à devenir payant. L’ouverture nous permettra simplement de communiquer plus facilement et de mettre en place des opérations marketing avec nos partenaires sans commune mesure avec ce qui est fait aujourd’hui. Nous resterons dans notre rôle de « fournisseur ».
Bien entendu nous privilégierons les operateurs ayant acquis une licence en France. Nos partenaires actuels ont d’ailleurs tous un site en français aujourd’hui, signe de leur intérêt pour notre marché.